23 novembre 2024

9 Av qui tombe Chabat (Havdala 2)

Quelques principes de la Havdala

1. En temps normal, lorsque le Shabbat s’achève, il n’est permis de reprendre les activités des jours profanes qu’après avoir fait sortir activement le Shabbat, c.-à-d. en disant la Havdala ou le texte de Ata ‘Honantanou dans la Amida de samedi soir.

2. Si l’on veut faire un travail interdit alors que l’on n’a pas dit la Havdala, il est possible de faire sortir Shabbat en disant la phrase ‘Baroukh haMavdil bein Kodesh lé’Hol’. D’ailleurs, une femme qui ne prie pas Arvit et veut remettre la maison sur pied en attendant le retour de son mari de la synagogue devra dire auparavant cette phrase. [ch.299 §10]

3. Quant à manger à la sortie du Shabbat, la Halakha requiert impérativement de dire d’abord la Havdala sur un verre de vin [ou de jus de raisin]. Il ne suffit pas de dire Ata Honantanou dans la Amida.

4. Si l’on n’a pas pu dire la Havdala à la sortie de Shabbat, on devra la réciter dès que possible, jusqu’au mardi soir. Dans la mesure du possible, il faut s’efforcer de s’acquitter de cette Mitsva avant le coucher du soleil du lendemain (dimanche). Le Rama [ch.299 §6 et M-B §20] évoque le cas d’une personne qui entame un jeûne de 24 ou 48h d’affilée juste après le Shabbat : il devra a priori écouter la Havdala prononcée par une tierce personne après Shabbat, plutôt que d’attendre de dire soi-même la Havdala après son jeûne.

5. Lorsque l’on ne peut pas dire la Havdala le samedi soir, mais plus tard, est-il permis de manger en attendant ? Le Choul’han Aroukh distingue plusieurs situations, qu’il n’est pas de notre propos d’approfondir. Contentons juste de citer un cas simple et univoque : à partir du moment où l’on a la possibilité de dire la Havdala, il devient défendu de manger jusqu’à l’accomplissement de sa Mitsva. [M-B ch.299 §16]

Donc, à la fin du jeûne de Tisha béAv de cette année, il sera défendu de manger tant que l’on n’a pas dit la Havdala sur un verre de vin !

  

3 Av 5782

1. Lors d’une Havdala classique, nous récitons entre les Berakhot de haGuefen et de haMavdil… 2 Berakhot particulières : Boré Atsei Bessamimsur des herbes odoriférantes, et Boré Méorei haEsh sur une flamme.

L’usage des Bessamim a été instauré parce qu’à la sortie du Shabbat, on ressent en général une tristesse profonde ; pour nous remonter, on hume une odeur agréable, sur laquelle on dit une Berakha.

Quant à l’usage de la bougie, nos Maîtres enseignent qu’à la sortie de son 1er Shabbat, lorsque la nuit tomba, Adam ressentit une crainte de se faire mordre par le serpent, à cause de sa faute. Hashem lui donna alors l’intuition de frotter 2 pierres, et Adam alluma le premier feu de l’histoire. En souvenir, nous louons Hashem à la sortie du Shabbat d’avoir créé le feu. De plus, cette Berakha fait intrinsèquement partie de la Havdala, car elle exprime la reprise des activités profanes, qui avaient cessé pendant tout Shabbat. 

2. Aussi, celui qui, pour une quelconque raison, n’a pas la possibilité de dire la Havdala à la sortie du Shabbat, mais peut quand même dire ces 2 Berakhot sur les Bessamim et la flamme, accomplira tout de même 2 Mitsvot en disant ces 2 Berakhot toutes seules.

3. Plus encore : s’il ne dit pas ces 2 Berakhot à la sortie de Shabbat, et attend jusqu’au lendemain matin pour dire la Havdala sur un verre de vin, il ne pourra plus dire ces Berakhot pendant la Havdala, car elles deviennent obsolètes ! En effet, passé le samedi soir, on n’éprouve plus la tristesse du Shabbat qui nous a quittés –donc, plus besoin des Bessamim–, et le feu n’a pas été découvert à cette période – donc, plus de Boré Méorei haEsh.

4. Nous sommes à présent capables d’aborder les lois de la la Havdala d’après Tisha béAv, qui impliqueront des lois particulières quant aux Berakhot des Bessamim et la bougie, ainsi que des mises en garde spéciales quant aux interdits de faire un travail ou de manger avant la Havdala.