22 décembre 2024

CHEMOT: Les étoiles dans le firmament

En souvenir de Yaacov Leib Ben Avraham Nouté,  Haréni Kapparat Michkavo

Notre paracha  marque le début du second livre de la Tora et commence par le dénombrement de la maison de Ya’akov. C’est la raison pour laquelle ce deuxième livre de la Tora se nomme Elé chemoth, Voici les noms des fils de Ya’akov. Un grand rav de la ‘Hassidout, l’admour de Gour, disait que ce verset est aussi un signe pour les générations à venir. Car ce n’est que dans l’obscurité de la nuit que l’on distingue les lumières du firmament. Pareillement, dans  la dureté de la nuit  de l’esclavage,  on peut s’apercevoir de la grandeur de nos patriarches, les fils de Ya’akov qui ont su garder leur droiture malgré tout. Pareillement, la grandeur  d’un homme se relève dans les difficultés de la vie.

Par la suite, les versets nous font part de  la disparition de cette génération, puis de l’esclavage qui s’installe. D’après nos sources, bien-informées, le passage en Egypte a duré 210 ans dont  près d’un siècle d’esclavage à proprement parler. Cependant, le Midrach nous apprend que cet asservissement n’est pas venu d’un seul coup mais par palier. En effet, tout le temps où le dernier fils de Ya’akov était vivant, la population égyptienne avait de l’estime, et même de l’admiration pour la famille de Ya’akov. En effet, c’était grâce à Yossef que le pays du sphinx s’était formidablement enrichit durant les années de famine. De plus, la présence du Tsadik, Ya’akov, avait apporté son lot de bénédictions au pays puisque les Sages, de mémoire bénie, enseignent que le Nil sortait de ses berges pour aller la rencontre de notre patriarche lorsqu’il s’approchait. Un peu à l’image des Avrékhim et des Ba’houré Yechivoth qui donnent la bénédiction en 2021 à la terre sainte d’Israël… n’est-ce pas ?

Cependant la nature humaine reste ingrate. Petit à petit, à partir du moment où les enfants de Ya’akov disparurent, des messages étaient envoyés dans les réseaux sociaux de Ramsès qui disaient : » Retourne chez toi … sale… » comme on le voit : il n’y a rien de nouveau sous le soleil… Dans la même idée un Midrach (Behalotekha 15) intéressant dit qu’un beau matin Pharaon s’est levé et a pris une pelle et une pioche pour faire des travaux dans les rues de la capitale. Voyant ce spectacle édifiant, une bonne partie de notre peuple se tiendra auprès de son suzerain-aimé pour lui prêter main forte dans l’effort national. Or, ce n’était qu’un grand traquenard ! La police égyptienne se tenait cachée derrière les imposants édifices. Et à peine les Hébreux avaient fabriqué des briques, avec beaucoup d’empressement,  les CRS ou les Samdaquim CRS version made in Israël sortirent de leurs cachettes et encerclèrent la population civile en leur ordonnant dorénavant de travailler pour sa majesté d’une manière gratuite… En un mot : les descendants de Ya’akov devenaient du jour au lendemain les esclaves de sa majesté. A écrire ces lignes cela me rappelle étrangement le parcours de toute une population juive, 3000 années plus tard qui, après avoir fui la Roumanie ou la Pologne, s’est installée dans le Paris des années 30 et s’est portée  volontaire dans l’armée française afin de prendre part à l’effort national contre l’ennemi nazi de la patrie. En fin de compte, après la capitulation  du gouvernement, les Juifs seront envoyés sans pitié à Drancy et finiront leur court passage sur terre dans les fumées des crématoires de Auschwitz-Birkenau, comme mon arrière grand-père Abraham. Comme quoi l’histoire universelle se reproduit sous d’autres cieux à d’autres époques… fin de l’apartée. Et ce calvaire durera près d’un siècle jusqu’au moment où la Grâce divine s’éveillera et enverra un émissaire remarquable en la personne de Moche Rabénou/Moïse notre maître.

L’histoire de Moché est édifiante. Pharaon était un grand astrologue et avait vu dans les astres que le délivreur du Clall Israël devait arriver. Or, il avait un doute, cet homme serait-il égyptien ou hébreu. Pour juguler le problème à la base, il décrêta que tous les nouveaux-nés garçons devaient être jetés à l’eau, hébreux ou non ! La suite sera particulièrement intéressante puisque les femmes valeureuses du Clall Israël continueront à mettre au monde des enfants dans les champs, loin des villes. Et le miracle se produira car ce sont des anges qui nourriront ces nouveaux nés ! Moché naîtra dans la famille d’Amram, qui était Lévy et c’est à l’âge de trois mois qu’il sera mis dans un panier d’osier sur les flots du Nil pour échapper à la police. Le berceau voguera jusqu’aux berges du palais de Pharaon.  C’est la fille de Pharaon –Batia- qui récupérera le berceau avec le magnifique enfant. En final, Moché sera élevé et éduqué dans le palais de Pharaon LUI-MÊME ! N’est ce pas une gigantesque claque affligée à Pharaon et à tous les orgueilleux qui lui ressemblent ?  Car c’est la volonté d’Hachem qui prime sur terre et non celle des hommes même les plus puissants…

En grandissant, Moché montrera beaucoup de sympathie pour ses frères esclaves. Une fois il vit un garde égyptien frapper durement un ouvrier juif. Rachi rapporte le fameux Midrach sur le verset indiquant que Moché regarda à sa droite et à sa gauche. En fait, Moché avait inspecté de son saint regard si ce tortionnaire égyptien allait avoir une progéniture à l’avenir digne de respect. Voyant que non, Moché le tua et l’ensevelit. Le Bet Halévy explique que Moché avait tué l’égyptien à l’aide du Nom Divin. En effet, le Rambam tranche dans son livre Yad ha’hazaka qu’un gentil qui frappe un homme de la communauté est passible, d’après les Cieux, de la peine capitale. Donc Moché a dû utiliser le Nom Divin pour le tuer car sa peine n’était que vis-à-vis du Ciel et non des hommes. Seulement le rav Felman Zatsal pose une autre intéressante question. Le Midrach rapporte que cet égyptien était AUSSI coupable d’adultère. En effet, durant la nuit il se faisait passer pour le mari de la femme Choulamit bath Divri, de cet esclave, et le jour –pour couronner le tout- il frappait ce dernier qui commençait à se douter du traquenard… Or, l’adultère est une faute grave puni par les hommes même occasionné par un gentil. Donc pourquoi Moché a utilisé le Nom Divin pour tuer ce tortionnaire : il aurait pu le tuer de ses propres mains ? Le rav répond de manière très intéressante. Il explique que ce n’est que par vision prophétique que Moché a pu voir la faute de cet égyptien. Or, pour punir un homme il faut le témoignage d’un homme fait de chair et de sang. Donc même si Moché savait d’une manière parfaite la faute de cet homme, il ne pouvait pas le punir directement, il fallait que la punition émane du Ciel… Et lorsque c’est le Nom divin qui tue ce tortionnaire, il faut comprendre qu’Hachem est la racine du bien. Donc Il ne supporte pas la faute. Le fait même de mentionner son saint Nom entraîne la disparition du mal et du fauteur.

Qui veut s’appeler « Gouttesman »?

Cette semaine je vous proposerais une histoire vraie et intéressante en rapport à notre période de confinement, confinement et sur-confinement… Il s’agit d’une famille : les Gouttesman, de la vieille Europe des années 1860 qui habitait une ville d’Hongrie : Muntkatch. Cet homme  décida de partir émigrer vers les Amériques. En effet, la situation des Gouttesman était très précaire: la parnassa n’était pas assurée et le pain manquait à la maison pour nourrir les enfants. Le père travaillait d’arrache-pied pour amener la subsistance mais sans grand succès. Le chef de famille décida de faire le grand pas et de partir s’installer aux pays de toutes les possibilités: les Amériques. Reb Gouttesman vendit sa petite maison et achètera les billets pour partir en bateau. Cependant, durant cette période reculée, les déplacements n’étaient pas du tout aisés, et le danger était grand lors des traversées… Son épouse était perplexe et lui demanda : »Et si –à D’ ne plaise- lors de ce pénible voyage nos enfants périssent… à quoi rime notre départ ? » Le père acquiesça et demanda le conseil et la bénédiction d’un érudit et Tsadik qui habitait à quelques encablures de leur ville. Le père soumit au Tsadik son intention de se rendre aux Amériques en posant la question, s’il n’y avait pas danger pour les enfants. Le Tsadik réfléchit et dit : « Tu as ma bénédiction pour ton voyage ». Puis il s’interrompit et continua : « Tout le temps où vous vivrez vous, les parents, aucun de vos enfants ne décédera ! » Le père revint à sa maisonnée content : ils pouvaient faire leurs bagages. Le voyage dura de longues semaines, et enfin de compte personne de la famille ne souffrira du voyage ni même des maux de mer. Ils arrivèrent dans le nouveau continent et cette famille religieuse de Hongrie s’installera dans une petite agglomération de Pennsylvanie, la ville de Prinstown. Là-bas résidait déjà une petite communauté religieuse juive dans l’univers du far-West américain de la fin du 19°siècle. Les Gouttesman ouvrirent une boucherie –bien évidement cacher- pour approvisionner les familles juives de la région comme mes lecteurs le savent bien, les lois de la Tora sont immuables, qu’on habite la terre sainte d’Israël ou –leavdil- sous les cieux, moins cléments, de l’ouest américain… Les années passèrent tranquillement dans la petite bourgade –avec son petit quartier religieux- de Pennsylvanie… Comme quoi les villes religieuses ne sont pas l’inventions d’hommes habillés en chemise blanche et chapeau sur la tête de Méa Charim ni même d’ELad… Cependant, il se déroula une chose terrible dans ce petit univers champêtre américain d’un autre siècle… A l’époque, une épidémie commença à sévir à Prinstown et dans ses environs… Que D’ nous préserve, elle toucha les enfants en bas-âges, la population était dans la terreur la plus totale… Il y eu un cas, puis un second un troisième… C’était une vraie épidémie ! Le gens étaient terrorisés et vivaient calfeutrés chez eux afin que la vague passe… Tous, sauf une seule famille qui vivait comme si de rien n’était… Devinez de qui je parle ? C’est la famille Gouttesman, leurs enfant continuaient à jouer dehors ! Le couple laissait les enfants jouer dans les terrains désaffectés du centre ville tandis que tous leurs petits copains vivaient en confinement sévère sans montrer le nez dehors ! Les proches voisins des Gouttesman se rendirent compte que cette famille ne faisait pas cas de l’épidémie qui faisait rage ! C’est alors que le père Gouttesman dévoila son secret : la berakha du Tsadik : aucun de ses enfants ne devaient mourir avant les parents… Les amis étaient ébahis, puis germa une idée… Le soir même, on entendit frapper à la porte des Gouttesman. Un voisin vint avec son jeune fils dans les bras en disant :’ J’ai entendu votre histoire… Et je tiens à vous VENDRE MON FILS afin qu’il fasse parti de votre famille… De cette manière on aura droit à la bénédiction pour lui !’ M. Gouttesman réfléchit et donnera son accord. Les deux familles feront une cérémonie à l’image du Pidion Haben, rachat du premier né et dorénavant le nouveau garçon Gouttesman jouera dans les champs avec les autres petits Gouttesman… Le bruit couru dans la communauté que cette famille avait adopté un enfant et qu’il jouait tranquillement à l’extérieur… Puis vint une seconde famille avec plusieurs enfants qu’ils voulaient faire adopter à la famille Gouttesman… La suite sera particulièrement intéressante car c’est notifié dans le livre relatant cette véritable histoire: « Si’hou Nifléotav » que la famille compta jusqu’à 36 enfants durant toute l’épidémie… Et le clou c’est qu’aucun des enfants Gouttesman ne décédera… Et même lorsque le père Gouttesman rendit son âme, tout le temps où la mère vivait, les gens de la région continuaient à donner leurs enfants à la maman certainement qu’elle débordait de travail; mais qu’est-ce qu’on ne ferait pas pour aider les gens de la communauté ?! Plus encore, il est rapporté que même les docteurs de la région étaient au courant du prodige sans en connaître la raison tangible . Fin de l’histoire vraie… Or, nous connaissons la véritable explication : Hachem a donné à certains hommes, les Tsadikim, le pouvoir de bénir et de réaliser des choses au-de là des contingences de ce monde. Et c’est aussi de savoir que la guérison de la maladie et de l’épidémie est dans les mains généreuses du Ribono chel ‘Olam maître du monde. C’est Lui qui détient les clefs de la santé et de la prospérité sur terre et donc c’est vers Lui seul que s’adressent nos prières.

Coin Halah’a : La Mitsva de la lecture du Chema Israël commence à partir de l’aube jusqu’au quart de la journée. C’est-à-dire que l’on divisera la journée en 12 parts égales,  depuis l’aube jusqu’au début de la nuit et on aura jusqu’à 3 heures, le quart de ces 12 heures pour lire le Chema’, c’est l’avis du Maguen Avraham. D’après un 2° avis, plus flexible, on fera le calcul de ces 12 heures depuis le lever du soleil, et non à partir de  l’aube, jusqu’à son coucher. C’est l’avis du Gaon de Vilna. C’est la raison pour laquelle les calendriers mentionnent deux horaires le premier est plus tôt, le second plus tard.

Chabat Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut

David Gold tél : 00972 55 677 87 47 e-mail : 9094412g@gmail.com

On souhaitera une bénédiction de réussite et de santé à Hanna et Yonathan Gabison (Jérusalem) ainsi qu’à la famille Cohen Gérard (Paris).Pour les connaisseurs, une magnifique Méguila de Pourim est proposée par un Sofer dont vous connaissez déjà la plume… Prendre contact avec moi-même par le mail : 9094412g@gmail.com