21 décembre 2024

ADAR…Sous le signe du poisson

Nos sages enseignent que le mois de Adar est placé sous le signe du poisson. Voici des explications du Rav Nissim Dayan Chlita, rapporté dans son séfer « Kol Ra’hel ».
Le ‘Hatam Sofer écrit que le Beth-Hamikdache est appelé « tsavar/cou », comme il est écrit dans Chir Hachirim (4;4) : « כְּמִגְדַּל דָּוִד צַוָּארֵךְ/ton cou est comme la tour de David ». De même que le cou est la voie de passage de la vie entre le corps et la tête, le Beth-Hamikdache est un passage pour relier le ciel et la terre.
Cependant, à la venue du Machia’h [biméhéra béyaménou], le peuple juif sera uniquement sous le signe, ou plutôt sous le mode, poisson. A cette époque, la présence d’Hachem sera dévoilée, comme il est dit (Yéchaya 11;9) : « La terre sera emplie de la connaissance de D.ieu ». En effet, le poisson n’a pas de cou ; sa tête est reliée directement à son corps et il est détaché de la terre, puisqu’il vit dans l’eau.
Au temps du Machiah’, nous serons directement liés à Hachem, sans point de passage, sans contrainte matérielle.

Par contre, Essaw ressemble à un porc, comme le rapporte Rachi (Beréchit 26;34) : « Essaw est comparé à un porc, comme il est écrit dans Téhilim (80;14) :”que le porc de la forêt mutile”. Lorsque cet animal est couché, il étend ses pattes pour montrer ses sabots, comme pour dire : voyez ! je suis pur ! Il en va de même pour les princes de Essaw : ils volent et pillent tout en prenant des airs de gens honnêtes… ».
Comme le poisson, le porc ne possède pas de cou ; sa tête est directement reliée à son corps. En ce qui le concerne, cela reflète par contre son attachement aux plaisirs terrestres. En effet, le porc est glouton ; il est capable de se gorger sans jamais se sentir rassasié. [N’est-il pas intéressant de voir qu’en français, le mot corps est composé des mêmes lettres que le mot porcs ?]

Haman est un descendant d’Amalek, lui-même descendant d’Essaw comparé au porc qui n’a pas de cou. Tout son intellect est implanté dans son corps qui le pousse à vivre sous l’impulsion de ses envies et des tentations.
Haman pensait régner sur le monde et le voulait dépourvu de juifs. Il voulait un monde conduit sous le signe du porc, une vie de désirs et de tentations sans aucune spiritualité. Car telle est toute la guerre d’Amalek : combattre contre D.ieu et Sa Torah ! Mais au final, un retournement de situation se produisit : « le jour même où les ennemis des juifs avaient espéré prendre le dessus sur eux, ce fut le contraire qui eut lieu, les juifs prirent le dessus sur ceux qui les haïssaient. » (Esther 9;2). 
De plus, les Bneï Israël se sont multipliés et ainsi s’accomplit le verset (Beréchit 48;16) : « qu’ils se multiplient abondamment au milieu du pays. » Rachi explique que le mot ”se multiplient/véyidgou” provient du mot poisson/dag, car les poissons fructifient et se multiplient sans que le mauvais œil ait de prise sur eux.
En d’autres termes, à Pourim, c’est la force de la tête, de la spiritualité, qui a pris le dessus sur celle du corps. Elle est représentée par le poisson dépourvu de cou dont la tête est reliée directement à son corps mais chez qui, à l’inverse du porc, la tête conduit le corps.
C’est le symbole du poisson du mois d’Adar, un message pour tous nos détracteurs qui veulent éliminer le peuple d’Israël en voulant nous faire conduire par notre corps et vivre comme des porcs. Mais nous sommes les enfants d’Israël, pas d’Amalek.
La Guémara (Bérakhot 61b) relate que le royaume de Rome décréta un jour qu’Israël ne devait plus étudier la Torah. Après cela, Papous ben Yéhouda trouva Rabbi Akiva qui rassemblait des élèves pour enseigner la Torah. II lui demanda : « Akiva, n’as-tu pas peur du gouvernement et de son décret ? » II lui répondit : « Je vais te raconter une parabole qui illustrera cela.
Un renard marchait le long d’une rivière et observa les poissons qui s’assemblaient ici et là et qui fuyaient de ci de là.
« Pourquoi fuyez-vous ? » leur demanda-t-il.
« A cause des filets et des pièges que placent les hommes » répondirent-ils.
« Pourquoi ne pas venir sur la terre ferme ? Nous vivrons, vous et moi, comme ont vécu nos ancêtres ! »leur proposa-t-il.
Ils lui répondirent : « Si c’est toi qu’on appelle le plus rusé des animaux, tu n’es qu’un insensé ! Car si nous avons peur dans notre environnement, à plus forte raison dans celui qui n’est pas le nôtre ! »
II en va de même pour nous. Maintenant que nous étudions la Torah à propos de laquelle il est dit (Dévarim 30 ;20) : « כִּי הוּא חַיֶּיךָ וְאֹרֶךְ יָמֶיךָ /Car c’est là ta vie et la longueur de tes jours. », nous avons peur, à plus forte raison si nous nous arrêtions d’étudier la Torah ! »
Renforçons-nous dans l’étude de la Torah en ce mois de Adar, et puissions-nous mériter de voir très prochainement la venue du Machia’h et la réalisation des paroles du prophète Yéchaya (11;9) : « La terre sera emplie de la connaissance de D.ieu », biméhéra béyaménou Amen.