23 novembre 2024

49, Chaque jour compte

Le Ramban, explique que les 7 semaines qui séparent Pessa’h de Chavouot sont considérées comme des jours de ‘Hol Hamoëd.  La fête de Chavouot porte aussi le nom de Atsérète, qui signifie clôture, à l’instar de Chémini Atsérète qui clôture les sept jours de Soukot.  Chavouot est en fait l’aboutissement de Pessa’h. Ces semaines de compte viennent expliquer la raison de la sortie d’Égypte. Ces sept semaines commencent par la semaine de Pessa’h et par la consommation de la Matsa, après l’annulation de tout ‘hamets. La Matsa est un aliment ayant presque un rôle thérapeutique sur la néchama.

Le Rav Rav Pinkus Zatsal demande : si la Matsa est tellement bonne pour la néchama, pourquoi ne pas s’en nourrir tout au long de l’année ? Pourquoi sept jours seulement ? Il répond qu’un nouveau-né se nourrit uniquement de lait maternel, car cette nourriture est saine et complète pour sa croissance. En effet, il ne peut pas tout manger à cet âge précoce.  Mais une fois ce stade passé, il aura reçu tous les éléments essentiels à sa croissance et pourra passer à une autre nourriture.

De la même façon, Pessa’h et la sortie d’Égypte représentent la naissance du Am Israël/peuple juif, un événement qui rend Israël comparable à un nourrisson aux yeux de D.ieu. La Matsa représente ce lait maternel, essentiel pour la croissance du peuple ; une fois passée cette étape, elle ne lui sera plus indispensable.

Le Rav Dessler fait remarquer que la Mitsva de compter existe aussi lorsque l’on contracte une impureté et qu’il faut compter les « sept jours de pureté » avant de se purifier. Aussi, lorsqu’une femme a son flux, pendant 7 jours elle sera [impure] à cause de sa menstruation … elle devra compter pour elle-même sept jours, et seulement ensuite elle pourra entreprendre sa purification »

Quel lien y a-t-il entre la Mitsva de Séfirat Haômère et du compte de celui qui a contracté une impureté?

Le  Zohar établit un lien rentre ces deux comptes :  « Lorsque les Bneï Israël sont sortis d’Égypte, ils sont sortis de leur impureté et ont pu offrir le Korbane Pessa’h et manger à la table de leur Père. De ce moment-là, ils ont compté les jours pour se rapprocher, comme une femme compte pour s’unir à son mari. Ces cinquante jours de compte sont des jours de purification pour recevoir la Torah. »

La Torah considère le statut d’une femme nida comme un état d’impureté spirituelle. Pour s’en défaire, il est nécessaire de procéder à une purification prescrite par la Torah qui obéit à deux principes indissociables, qui sont le temps et l’acte.

Le temps, c’est le hefsek tahara (Examen qui permet de constater l’arrêt des écoulements et de commencer le compte des chiva nekiim, indispensable avant l’immersion.) suivi des chiva nekiim   (7 jours de propreté).  Quant à l’acte, c’est l’immersion dans le mikvé.

Ces trois procédures successives – hefsek tahara, chiva nekiim et immersion dans le mikvé – sont indispensables, et le moindre défaut de l’une d’elles maintiendra la femme dans son statut de nida. 

Nos sages comparent la relation des Bneï Israël à Hakadoch Baroukh Hou à celle d’une femme et son mari. Les Bneï Israël représentent une jeune fiancée sortie d’Égypte qui doit se marier à Hakadoch Baroukh Hou sous la ‘houpa au mont Sinaï. Comme toute fiancée, les Bneï Israël devaient procéder à un processus de purification pour pouvoir s’unir à leur Fiancé.

Le Maharcha, définit ces 7 semaines comme saintes, car c’est le moment où Am Israël s’est purifié jusqu’à ce qu’ils aient mérité l’union à D.ieu par le don de la Torah. Le compte du Ômère sera pour nous aussi, qui voulons nous unir à la Torah, un moyen de transition du mal vers le bien, de l’impur vers le pur. Ce compte de sept fois sept semaines nous demande d’examiner très attentivement nos faits et gestes afin d’éviter tout retour vers une pollution morale.

Nous nous croyons libres, accoudés comme des rois et buvant nos 4 verres de vin. Mais nous gardons des traces d’Égypte que nous devons éliminer et purifier. C’est le moment de se relever, de se préparer à recevoir notre Sainte Torah. Le Rav Yossef ‘Haïm Sitruck Zatsal disait :  « Le temps se perd ; chaque minute est une construction qu’on rate si l’on en fait rien. Il s’agit d’être conscient du temps qui passe. »

49 jours… Le compte a débuté…

Extrait de l’ouvrage « 49,chaque jour compte » disponible téléchargent en Ebook