La semaine dernière, la Thora a décrit avec moult détails le campement du Clal Israël dans le désert et le Don des 10 commandements. Or, la communauté n’est pas partie du Mont de l’enseignement (Sinaï). Les versets le soulignent, le peuple restera prêt d’une année au pied de la montagne sainte. Qu’est-ce que trois millions d’individus peuvent bien faire durant une si longue halte, d’après vous ? Réponse : Apprendre, apprendre et encore apprendre les nombreuses lois de la Thora. En effet, Moché Rabéinou montera plusieurs fois au Mont Sinaï pour recevoir les Tables de la loi (et obtenir le pardon de la faute du veau d’or). Moché recevra aussi de la Bouche du Tout Puissant les Mitsvots et les décrets de la Thora. La preuve sera que notre Paracha, qui suit celle du Don de la Thora, se nomme, “Les jugements” et traite en grande partie des lois qui régissent l’homme avec son prochain.
Le verset dit :”Et Voici les jugements…”. Rachi enseigne à partir de l’exégèse biblique que la conjonction de coordination “ET” fait un lien. De la même manière que les 10 commandements (de la semaine dernière) ont été reçus au Mont Sinaï, pareillement tous les règlements de notre Paracha proviennent du Sinaï. C’est à dire que dans la Thora, les lois qui gèrent le domaine civil (les dommages, la garde, les prêts etc. 😉 sont aussi d’origine Divine. (C’est pourquoi on fera attention, si au grand jamais on a un litige avec un de nos frères, de se faire juger uniquement par un tribunal rabbinique compétent et non auprès de cours civiles existantes).
Plus loin, il est marqué : “La veuve et l’orphelin, tu ne les feras pas souffrir“. Rachi explique qu’il s’agit d’un interdit de la Thora de faire du mal à quiconque pas seulement à la veuve et orphelin. Par exemple proférer des propos vexant, avoir un comportement dégradant ou offensant vis-à-vis de son prochain, c’est défendu. Et si le verset précise l’orphelin, ce n’est pas pour exclure tout autre cas de figure, d’après le commentaire de Rachi, mais c’est l’exemple d’une couche de population particulièrement vulnérable et sans défense. Il sera facile d’arriver à les rabaisser. Mais fondamentalement il n’existe pas de différences entre l’orphelin ou n’importe quel autre individu de la communauté.
La suite du verset sera : ” Si tu leur fais du mal, ils viendront à crier à Moi (leur détresse) et J’écouterais leurs pleurs… Je me mettrais en colère et Je vous abattrais par le glaive et vos femmes deviendront veuves et vos enfants orphelins…”. C’est-à-dire que Hachem se porte garant de ces gens faibles et Se tient à leurs côtés pour punir les fautifs.
Le Iben Ezra (commentaire espagnol de l’époque médiévale), pose une question. Au début du verset, la forme employée est singulière : “Si TU leur fais du mal…”. Seulement lorsque la Thora parle de la punition elle utilise le pluriel : “et Je VOUS (punirais)…”. Donc pourquoi le verset opère un changement grammatical ? Il répond que la Thora fait porter la responsabilité sur tout celui qui voit une injustice sur la veuve ou l’orphelin et ne les aide pas. Il sera considéré comme ayant une part au préjudice. Donc si une personne se voit offensée et que personne ne vient à sa rescousse : c’est une faute que portera la collectivité, et pas uniquement celui qui a eu des propos méprisant.
Le Gaon de Vilna apprend aussi du même verset que si une personne punit son prochain avec de bonnes intentions “Léchem Chamaim“, il ne sera pas exempt de punition. Par exemple admonester son ami durement sans raison valable afin que ce dernier se tourne vers le Ciel pour une sincère prière, ou un repentir. Malgré tout, les cieux seront sévères avec ce dernier bien que dans le fond, il se comporte ainsi afin d’amener son ami à être plus “spirituel”. Le Gaon rapporte la preuve de Pnina, la femme d’Elkana qui s’était moquée de Hanna, la deuxième femme d’Elkana qui n’a pas eu d’enfants afin que cette dernière redouble de prières afin qu’Hachem lui envoie une progéniture. Malgré tout, Pnina sera sévèrement punie elle mourra et perdra ses propres enfants justement à cause du fait qu’elle ait entraîné les pleurs de sa rivale bien que ses intentions étaient à la base pures.
Autre cas, plus proche de nous. Il se peut que dans une famille “éclairée” un des rejetons soit morne et renfermé. La tactique généralement employée par les bons parents sera d’admonester son fils/fille en lui disant qu’il doit au plus vite changer de cap, être plus porté vers la joie, cesser de se lamenter, lire des livres développant ce magnifique trait de caractère (la joie) etc… D’après notre développement, le père de famille aura largement enfreint la Mitsva de ne pas faire souffrir son prochain, car son jeune fils ne vaut pas moins que le fils brillant de son copain de la synagogue sur lequel on n’aura que des louanges à dire… N’est-ce pas mes chers lecteurs ?
On apprendra donc de notre section, que la Thora attend que l’on soit plein de miséricorde les uns pour les autres… On essayera donc d’être un peu plus “large” vis avis de son prochain et on sera sûr que de la même manière Hachem sera moins pointilleux avec nous même…
Rav David Gold
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