Le Rav Kanievski Zatsal était connu dans le monde juif comme le plus éminent Talmid Haham de notre génération. Tous les ans, la veille de Pessah le Rav faisait la clôture de l’étude de la Thora écrite et orale. Cela comprenait Toute la Thora écrite, les Prophètes et Hagiographes, Talmud Babli/Yéroushalmi, Midrashims Tossephtot
Rambam, Tour, Choul’han Arou’h, Zohar, Michna Broura etc. Pour l’anecdote, cette année étant embolismique (13 mois), le Rav avait fini son cycle d’étude juste la veille de son décès….
Sa connaissance de la Thora était phénoménale, plus encore que les ordinateurs. Une fois, on lui a demandé combien de fois était écrit le mot “Moché” dans la Thora. Il répondit immédiatement 97. Celui qui l’interrogea lui dit que son ordinateur en mentionnait deux de plus… Le Rav répondit IMMEDIATEMENT que l’ordinateur avait confondu le mot “Moché” avec “Massa” et un autre mot, car dans le Sefer Thora les voyelles ne sont pas mentionnées… Et cette anecdote s’est répétée à d’autres occasions avec d’autres versets et d’autres combinaisons de lettres…
Il a écrit de nombreux ouvrages (Nahal Eitan, Ychouv Haquouochiot chel Hamaharcha, Massechet Guerim, Smahot etc.) et surtout le “Dereh Emouna” sur le Rambam, lois liées à la sainteté de la terre d’Israël (à la manière du Michna Broura sur Or Hahahim), ouvrage d’une profondeur extraordinaire.
Depuis le début, le Rav apprendra la Thora avec une assiduité phénoménale. D’abord à la Yéchiva puis au Collel du Hazon Ich / Bné Brak. Tous les jours de sa vie, il les passa à étudier les textes sacrés : ce fut un Avreh/Collelman toute sa vie sans prendre aucun poste de Rav ni de dirigeant communautaire… Et pourtant tout le monde juif se tournait vers lui à l’exemple de notre Patriarche Jacob Avinou…
Son père était le Gaon le Steipler. Ce n’est qu’à partir de la disparition de Ce dernier en 1986 que le Rav Kanievski commença à être connu par le public il avait alors 52 ans. Depuis le début des années 90, il reçut chez lui le public pour donner des conseils et des bénédictions son beau-père, le Rav Eliachiv Zatsal, disait de son gendre que dans notre génération le pouvoir de bénir lui avait été octroyé. Il était impressionnant de voir jour après jour une foule de gens le matin après la prière au Nets vers 6 heures, midi et soir, entre 21h et 23h, chacun venait chez le Rav recevoir pour l’un, une bénédiction ou un conseil. On parle de près de trois cent personnes chaque jour ! Le Rav répondait à chacun, et donnait sa Bénédiction alors que chaque minute de sa journée était sacrée (entre chaque personne qui défilait il posait son regard sur sa Guémara). Le public se pressait à sa porte (Séfaradims, Ashkénazims, Hassidims et aussi des gens éloignés). Il existe des milliers d’anecdotes sur ses conseils et la bénédiction du Rav qui était couronnée d’aide Divine (et je vous fais grâce du “Rouah Haquodech”/esprit saint qu’il possédait !! Peut-être que la semaine prochaine je vous en ferais part…Bli Neder). En dehors de ces temps consacrés au public le Rav étudiait inlassablement dans son petit salon depuis qu’il était avancé en âge et qu’il n’avait plus la force de se rendre au Collel .L’intérieur de sa maison était particulièrement simple : deux pièces remplies de livres, dans lesquelles il élèvera avec son épouse, la Rabbanit Elichéva Aléa Chalom ses huit enfants.
Pour nous, il faut comprendre que ce dévouement et ce bien prodigué au Clall Israël provenait de son assiduité exceptionnelle dans l’étude. Depuis toujours le Rav était plongé dans l’étude (on ne parle pas d’une étude de 8 heures par jour, ce qui est déjà pas mal pour notre génération mouvementée, mais cela oscillait entre 17 et 19 heures quotidiennement…). Le Rav recevait donc le public jusqu’à 23 heures, puis il dormait et se réveillait à 2 heures du matin (la Rabbanite lui préparait un verre de thé pour qu’il recouvre des forces) pour l’étude et aussi la lecture de Téhilims jusqu’à la prière au lever du soleil. Puis à nouveau l’étude du matin et de l’après-midi, sans aucune interruption et ce jusqu’à ces dernières semaines alors qu’il était âgé de 94 ans… Sans oublier toutes les lettres et réponses postales qu’il renvoyait à tous ceux qui lui posait des questions (par courrier, avec retour)… Il a répondu à des centaines de milliers de courriers !)
Je finirai par une anecdote connue. A l’époque de la guerre du Golfe, le pays de Tsion craignait une attaque chimique de la part des irakiens. La population avait reçu des masques à gaz au cas où ! Les Scuds commencèrent à tomber. Toutes les villes du centre du pays étaient dans la ligne de mire de ces engins destructeurs « made in Russia », hauts de 3 étages remplis d’explosifs… Les gens étaient paralysés d’effroi et certains en devenaient malades, que D.ieu nous en préserve. Pourtant, lorsque les sirènes retentissaient à Bné Braq le Rav avait une toute autre attitude. Il sortait sur son petit balcon qui donne sur la rue Rachbam (Bné Braq) et alors que les fusées survolaient la ville, le Rav était plongé dans son étude de Guémara… Les gens étaient sidérés de voir son comportement mais petit à petit cela redonna du courage et la peur diminua considérablement dans les rues de la ville (où habite plus de 100 000 habitants Ken Yrbou). Ce que ni les généraux de Tsahal ni les plus grands psychologues n’ont pu réaliser !! Le fils d’un Avreh questionna alors le Rav : « sur quoi le Rav base t’il sa confiance qu’aucun Scud ne tombera à Bné Braq ? Il lui répondit que la ville est protégée des milliers de pages de Guémara étudiées par la population locale. Il n’y a rien à craindre ! Une fois, l’impact d’un Scud fit voler en éclats des fenêtres. La Rabanit demanda à son mari : “que diront les gens ?”. Le Rav la rassura :” c’est sûr, le Scud n’est pas tombé dans la ville…” Et effectivement, il était tombé dans un terrain vague limitrophe à Ramat Gan…
Que son souvenir protège et continue à bénir ses enfants, les Bahouré Yéchiva, Avréhims et Rabanims et tout le Clall Israël là où il se trouve.
Rav David Gold
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