«Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré qu’elle est ta femme ? Pourquoi as-tu dit : “Elle est ma soeur” ? » (12, 18-19)
Paro reprocha principalement à Avraham de ne pas lui avoir précisé que Sarah était sa femme. Aussi, pourquoi se plaint-il également du fait qu’il lui a prétendu qu’elle était sa soeur ? A priori, cela ne semble rien ajouter ?
Dans son ouvrage Birkat Avraham, Rabbi Avraham Broudo zatsal d’Istanbul répond à cette question en s’appuyant sur ces paroles de la Guémara (Baba Batra 110a) : « Rabba affirme : avant d’épouser une femme, il faut vérifier [la piété de] ses frères, comme il est écrit : “Aharon choisit pour épouse Elichéva, fille d’Aminadav, soeur de Na’hchon.” (Chémot 6, 23) S’il est dit qu’elle est la fille d’Aminadav, ne pouvait-on pas en déduire qu’elle est la soeur de Na’hchon ? Pourquoi le texte le précise-t-il ? Afin de nous enseigner que celui qui s’apprête à se marier doit se renseigner sur les frères de sa future conjointe, la plupart des enfants ressemblant aux frères de leur mère. »
Il est donc possible que Paro ait formulé deux critiques à Avraham. Tout d’abord, pourquoi il ne lui a pas dit que Sarah était sa femme, ignorance qui faillit le faire transgresser l’interdit d’épouser une femme mariée. Ensuite, pourquoi il l’a fait passer pour sa soeur, affirmation qui l’a encouragé à la choisir pour épouse, afin qu’elle lui donne des enfants ressemblant au patriarche.
« Il s’éleva des différends entre les pasteurs des troupeaux d’Avram et les pasteurs des troupeaux de Loth. » (13, 7)
Avraham, le premier à rapprocher les êtres humains de leur Créateur, suggéra à Loth de se séparer de lui, lorsqu’il constata qu’il permettait à ses bergers de faire paître son bétail dans des champs étrangers. Pourquoi ne tenta-t-il pas plutôt de lui faire emprunter, à lui aussi, la route du repentir ? Rabbi Réouven Karlinstein zatsal explique que, quand le patriarche entendit que Loth se permettait une telle conduite, il lui en demanda l’explication. S’il lui avait répondu qu’il manquait de moyens, Avraham se serait contenté de lui tenir un discours moralisateur et serait resté en sa compagnie. Cependant, Loth argua que l’Eternel ayant promis de donner en héritage la terre à Avraham alors qu’il n’avait pas d’enfant, il était son seul héritier potentiel et, subséquemment, tous les pâturages lui appartenaient. Face à ce raisonnement outré visant à légitimer l’interdit, il décida de prendre ses distances de son neveu. Car, prêt à rapprocher les non-juifs désirant réellement se convertir, il jugea inutile d’investir de tels efforts pour des individus feignant la piété. (Yé’hi Réouven)
«Hachem] le fit sortir en plein air, et dit: «Regarde le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter!» Et Il lui dit : « Ainsi sera ta descendance». (15,5)
Lorsque nous regardons les étoiles, elles semblent plutôt petites comme un petit point lumineux. Cependant, en réalité elles sont énormes, comme nous pouvons le constater en s’en rapprochant. C’est le message que Hachem a souhaité transmettre ici à Avraham : dans ce monde, tes enfants seront considérés comme ayant peu d’importance, comme insignifiants parmi les nations. Cependant, dans le Ciel, ils sont considérés comme étant bien plus importants que toute autre nation! Lorsque nous ne considérons pas un autre juif avec assez de valeur, c’est parce que dans notre cœur nous sommes trop distant de lui pour pleinement apprécier sa grandeur. (Divré Haïm)
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