ou la fin des souffrances?
On raconte qu’un tsadiq visitait les communautés isolées de Russie pour les exhorter à se renforcer dans la Tora et la pratique des mitsvoth. La plupart de ces Juifs étaient des fermiers qui élevaient des poules et quelques vaches pour se nourrir. Il rencontra un jour un paysan juif, qui souffrait des mauvais traitements que lui infligeaient les habitants tatars du village. Le tsadiq essaya de lui remonter le moral en lui disant que le Machia’h allait bientôt venir, et qu’il ramènerait les Juifs en Erets Israël. Là-bas, le Beth Hamikdach serait reconstruit et tout le monde serait heureux.
Notre homme l’écouta attentivement. Mais, lui répondit-il, que devrait-il faire de sa ferme lorsque le Machia’h arriverait ? « Je ne peux pas abandonner mes bêtes. Il faut que je prenne conseil auprès de mon épouse. » Quelques instants plus tard, il revint avec une idée lumineuse : «Que le Rav demande au Machia’h d’amener tous les tatars en Erets Israël et qu’il nous laisse, nous, tranquilles dans notre ferme ! »
Ne sommes-nous pas, dans une certaine mesure, aussi ridicules que ce paysan ? Notre conception de la venue de Machia’h ne s’est-elle pas rétrécie au point de n’être plus qu’une délivrance des souffrances de l’exil ?
Un Juif se plaignit une fois auprès du Rabbi de Kotsk : il avait des problèmes de émouna, et des pensées hérétiques traversaient son esprit. Le Rabbi lui a dit : « Moi aussi, je ne crois pas en D.ieu ! » Devant la stupéfaction de son interlocuteur, le Rabbi ajouta : « Dans ton D.ieu à toi, je ne crois pas. C’est-à-dire : dans D.ieu tel que toi tu l’imagines, je ne crois pas ! »
Il en est de même de notre propos. Si notre idée de la Délivrance se limite à la fin de nos peines et de nos soucis, c’est le signe que nous n’avons pas compris ce qu’es! le Machia’h. Ce n’est pas un Machiah de cette sorte- que nous attendons, Nos ambitions doivent être beaucoup plus élevées. Elles doivent viser à la réalisation de la mission d’Israël et à son lien avec Hakadoch baroukh Hou.
Un ‘hassid se lamenta devant le Tséma’h Tsédek/ : « Pourquoi le Machia’h n’est-il pas encore là ? Je l’attends pourtant avec une telle ferveur ! » Et l’Admour de lui répondre : « Le Machia’h que tu attends – toi – n’arrivera jamais. Et celui qui effectivement viendra, tu ne l’as jamais attendu ! »
Les temps messianiques ne signifient pas seulement la solution à tous nos problèmes. Attendre la Guéoula, c’est attendre de pouvoir réaliser toutes les aspirations spirituelles qui brûlent dans notre unir et que nous ne pouvons pas concrétiser à cause de nos soucis et des souffrances de l’exil.
Extrait de l’ouvrage « Pirkeï Ma’hchava de Rav Ezriel Tauber »
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