« Voici l’itinéraire des enfants d’Israël » (Bamidbar 33-1)
La période des grandes vacances est un moment critique de l’année. Nos Sages nous enseignent (Messilat Yécharim chapitre 11) que l’oisiveté est la mère de tous les vices. L’oisiveté entraîne l’ennui (Ketoubot 59b), et l’ennui peut entraîner une personne à commettre des actes qu’elle regrettera plus tard, D. en préserve. Ainsi, il est de notre devoir impératif de surveiller nos enfants qui nous sont si précieux, de vérifier leurs fréquentations et les endroits où ils vont se divertir. Souvenons-nous du verset avec lequel débute la paracha de la semaine: “Voici l’itinéraire des enfants d’IsraëL.sortis du pays d’Egypte selon leurs légions sous la conduite de Moïse et d’Aaron“. Les commentateurs interrogent; ne savions-nous donc pas déjà que Moïse et Aaron guidaient le peuple? Nous le savions déjà, et pourtant la Torah insiste: le voyage est réussi quand une autorité compétente en est responsable, si Moïse et Aaron sont les accompagnateurs et surveillent le peuple. Quand un adulte responsable et compétent supervise, c’est la garantie que le voyage sera conforme à la volonté de D., que ce sera une excursion positive et non pas une aventure sauvage. Que D. nous aide à réussir l’éducation de nos enfants.
Le Gaon Rabbi Yossef Machach zatsal, le Rav de Tlemsen au Maroc, relate l’histoire suivante : un Juif anglais fortuné maria ses deux filles à deux hommes riches également. La première entra dans un palais immense, rempli de domestiques à son entière disposition. Elle finit par s’adonner à une vie de luxure comprenant vacances et fêtes. Elle se fit confectionner des habits luxueux de soirée et s’acheta de nombreux bijoux, se rendit au théâtre; de mauvaises rumeurs commencèrent à circuler à son sujet. Son mari fut jaloux et des querelles éclatèrent entre eux. Ils finirent par divorcer et elle retourna tête baissée dans la maison de son père. Elle tomba en dépression et fut la disgrâce de la famille. De son côté, la seconde entra également dans un immense palais rempli de domestiques à sa disposition. Des femmes de chambre rangeaient, des cuisinières préparaient de délicieux repas, des jardiniers embellissaient les jardins, cependant, elle s’entêta à prendre part à toutes ces activités. C’est elle qui rangeait sa chambre, qui cuisinait de ses propres mains, tricotait, brodait et cousait. Son mari en fut étonné: pourquoi te fatiguer ainsi à travailler alors que tu peux t’asseoir, croiser les bras et jouir des plaisirs d’être riche en profitant des délices de l’oisiveté. Elle lui répondit avec sagesse que l’oisiveté est la mère de tous les vices et le travail fait oublier le péché. Mais ces paroles ne reçurent pas l’approbation de son mari. Un jour, il lui proposa de l’accompagner en voyage à l’étranger. Il lui demanda quel pays elle désirait visiter: les ponts de Paris, les ruines de Rome, les antiquités grecques, les rues d’Istanbul ? A sa grande surprise, elle lui proposa l’Espagne. Ils voyagèrent en Espagne et visitèrent Madrid. Elle déclara à son mari: “Je voudrais assister à une corrida“. Ils prirent place dans un stade dans lequel un énorme taureau noir enragé fit son entrée en furie. Le toréador, armé d’une lance, agita devant lui un mouchoir rouge, et le combat commença. La femme s’étonna et dit à son mari: “Dans l’antiquité romaine, des gladiateurs combattaient dans le cirque contre des bêtes féroces. Ici, en revanche, ils combattent contre d’innocents taureaux“, “D’innocents taureaux?!” gloussa son mari. “Tu as devant toi un taureau sauvage, une véritable machine à tuer. Sans l’agilité et les combines du toréador, il se ferait littéralement déchiqueter”. Elle reprit de façon innocente : “Les taureaux sont des animaux dociles, ils portent le joug, les enfants peuvent jouer sur eux et ils ne font aucun mal à personne !” Et son mari, heureux de lui faire part de sa science : “Ces taureaux sont domestiqués depuis leur naissance. Ils sont entraînés à porter le joug, avec docilité et soumission. Alors que les taureaux de corrida n’ont jamais porté le joug. Par conséquent, si on les énerve, même un tant soi peu, ils se mettent en furie et sont capables de tuer”. “Vraiment ?!” déclara-elle abasourdie. “S’il en est ainsi, pourquoi ne veux-tu pas comprendre que les êtres humains sont pareils… s’ils apprennent à porter le joug, à travailler, ils seront domestiqués. Mais s’ils sont oisifs, ils deviendront fous”.
Rav Moché Bénichou
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