On sait qu’à Shabbat il existe la Mitsva du Oneg shabbat: faire que le shabbat soit un « Délice » (Choul’han Arou’h 242). Par exemple faire un bel allumage de bougies le vendredi soir ou encore préparer de bons petits plats pour le Shabbat, c’est aussi la manière d’accomplir ce “Oneg shabbat“. Cependant existe-t-il une Mitsva d’être joyeux le jour du Shabbat ? On sait que les jours de fêtes: Yom Tov, il existe une Mitsva de boire du vin et aussi de manger de la viande pour accomplir la Mitsva d’être joyeux pendant Yom Tov (C.A 529). Qu’en est-il du Shabbat: est-ce que l’on doit boire et manger de la viande le 7° jour? Le Choulhan Ahou’h explique que le Shabbat tout Juif doit faire en sorte que ce soit un temps de délice agrémenté de bons mets, cependant il n’y a pas de Mitsva de manger de la viande ou de boire du vin (en dehors du Quidouch ). Le Rambam précise que le jour de Yom Tov un Juif doit être joyeux mais le Shabbat il est juste mentionné le Oneg et les honneurs du Shabbat. C’est-à-dire qu’il n’y a pas de Mitsva de Sim’ha/joie à Shabbat! Seulement dans notre Paracha il est mentionné un passage sur les clairons dans le campement du désert (Béhaalotekha 10.1). Il s’agissait de deux trompettes en argent qui sonnaient lorsque Moché voulait réunir le Clall Israel ou encore pour prévenir l’entrée du Shabbat ou lors de l’approche des sacrifices. Or le verset dit: « Et le jour de vos joies vous sonnerez des trompettes.» Et le Sifri (Midrah) explique que les jours de joies sont les Shabbathots!! De là certains apprennent que le jour de Shabbat il existe quand même une Mitsva d’être joyeux (C’est la raison pour laquelle dans la prière du Shabbat est intercallé un passage : « Yssméhou Bémalhoutéha Chomerei SHabbat/Se réjouiront les gardiens du Shabbat!!» Donc le Shabbat il existe bien une Mitsva d’être joyeux !
Pourtant comme on l’a vu les Poskims n’ont pas rapporté de Mitsva particulière de manger de la viande contrairement au Yom Tov ou de boire du vin. Donc on pourra manger Halavi (lait) le jour du Shabbat sans enfreindre la loi juive : A condition que ce soit un «délice» pour la personne. Donc lorsque le Sifri enseigne que Shabbat c’est un jour de joie : c’est spirituel! Le fait qu’un homme reçoit l’âme supplémentaire du Shabbat c’est la vraie raison de Sa joie pendant Shabbat!
Et puisqu’on a parlé de la joie, on donnera à nos lecteurs deux idées qui pourront nous aider a accéder a celle-ci. La première c’est le Pirké Avot qui enseigne : »Qui est riche? Celui qui est heureux de son sort! » Une des clefs de ce bonheur c’est d’être satisfait de son lot. C’est-à-dire que la course au « Toujours Plus » est le meilleur moyen d’être un parfait insatisfait. C’est uniquement lorsque son regard est porté sur soi-même en voyant le BON de sa situation ce regard, permet d’accèder a ce bonheur tant recherché car il ne se trouve pas en dehors de soi…. Il est certain que cela passe par une dose d’Emouna/de foi en Hachem : savoir que si on a grandi dans tel contexte, avec telle santé, et situation familiale: c’est voulu du Ciel… Cette semaine on dira mieux encore, car le feuillet “Hachga’ha Pratit” rapporte un court extrait de saints livres qui méritent d’être connu du public : Sefer Hamin’ha du Rav Yacov Skoli (élève du Rachba –époque médiéval) dans Paracha Mattot-Massé (Dracha 64), Sefer Hessed LéAvraham -grand père du Hida- (Maïm 4, Nahar 11) , Rabénou Béhaîé (Dévarim 22.8). Il est écrit (dans Sefer Haminha) “Ecoute bien ! Avant qu’un homme ne descende sur terre, on lui montre (du Ciel) toutes les difficultés de sa vie (à venir) et AUSSI tout le bien qui découleront de ces épreuves. On lui revele le bien et le mal de chaque épreuve; par exemple la richesse : les avantages et inconvénients, ainsi toutes ses épreuves au cours de sa vie : son Chidouh (présentation), ses enfants, tout ce qui va se dérouler dans sa vie, et même les difficultés de la pratique religieuse, tout ce qui va se dérouler dans sa vie sera voulu et accepte par la personne, que ce soit pour le bien ou non ! Le Hessed LéAvraham écrit :” Ce qui nous arrive dans notre vie était voulu par l’homme avant que l’âme descende. Notre choix c’est fait d’une manière des plus conscientes. Et même si maintenant on se dit :” j’aurais préféré avoir une autre vie…”. La réponse est : lorsqu’on a choisi notre vie avec ses épreuves on l’a fait en toute connaissance de cause, car on connaissait les tenants et aboutissants. Dans notre vécu, nous n’avons pas le recul suffisant pour voir que c’est pour notre bien. D’après cela, aucun homme ne peut se plaindre : “pourquoi ma vie est noire, tandis que chez mon ami c’est tout rose ?”. Tout est fonction de notre libre arbitre car on a fait alors ce choix. On doit dire merci à Hachem pour notre difficulté (ndlr Que D.ieu nous en preserve) car de cette manière on héritera du monde éternel.” (fin des extraits qui ne tiennent pas de ma plume) Intéressant, n’est-ce pas ?
Autre point, est que l’homme peut accéder à la joie a travers son service divin grâce à la pratique de la Thora. Car l’homme sait qu’il s’occupe de choses importantes et justes.
Rav David Gold
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