23 novembre 2024

BO: La Torah et la S.P.A.

Le Rav Moché Grilk, un leader d’un mouvement de téchouva raconte l’histoire suivante. Lors d’un séminaire qui se déroula à Toronto, participait un grand médecin, qui écoutait avec soif les propos du Rav. Mais le ton monta lorsque fut abordé le sujet de l’abattage rituel, la ché’hita: membre de la SPA (Société Protectrice des Animaux), le médecin ne parvenait pas à comprendre pourquoi les religieux s’opposaient à l’étourdissement de l’animal par un choc électrique, afin qu’il ne sente pas la douleur. Même lorsqu’il comprit que l’étourdissement portait atteinte au cerveau et que l’animal devenait par conséquent interdit à la consommation, il ne fut pas convaincu. Il affirma avec détermination qu’il fallait interdire la ché’hita.

Le Rav Grilk ne baissa pas les bras : « Lorsque la Torah ordonna que le couteau de la ché’hita soit totalement lisse, qu’il ne s’y trouve aucune imperfection, pas même lorsqu’on passe un ongle, cela montre qu’Elle désire empêcher la souffrance de l’animal, n’est-ce pas ? » « C’est vrai », reconnut le médecin, « mais… »  « Du “mais”, on discutera plus tard. La Torah invalide une ché’hita durant laquelle il y a eu une interruption. Cela montre encore qu’Elle veut empêcher la souffrance de l’animal. » « Oui », reconnut le médecin, « mais… »  « J’y arrive. La Torah ordonne également de trancher d’un geste rapide la trachée-artère, l’œsophage et l’artère du cou, et d’un coup. La pression artérielle dans le cerveau tombe alors presque à zéro. L’animal perd alors connaissance et ne sent pas la douleur. Cela montre également que la Torah ne veut pas que l’animal souffre. » «  C’est justement le problème ! », s’exclama le médecin. « La trachée-artère, l’œsophage et l’artère du cou sont effectivement tranchés, mais pas l’artère reliée au dos. Elle continue à drainer le sang vers le cerveau et la pression artérielle ne diminue pas à cause de la ché’hita. L’animal est donc parfaitement conscient et souffre ! »

Le Rav Grilk attendait cette attaque. C’était là un argument connu. Il appuya ses deux mains sur la table et se pencha : « Ceci est vrai seulement chez les animaux interdits à la consommation : le cheval, l’âne, le cochon, le chameau. Par contre, chez les animaux cachers : vache, chèvre, mouton, l’artère dorsale n’est pas reliée au polygone de Willis qui draine le sang vers le cerveau, mais elle se courbe et est reliée à l’artère du cou. Précisément afin que l’animal ne souffre pas durant la ché’hita. Lorsque l’artère est tranchée lors de la ché’hita, le sang de l’artère dorsale est également drainé vers l’extérieur, l’animal se trouve alors en état de choc et ne ressent aucune douleur. » « C’est impossible ! » Le médecin n’y croyait pas. « Pourquoi l’artère se courberait-elle ? Pourquoi serait-elle reliée à l’artère parallèle et ne continuerait-elle pas directement vers le polygone de Willis et le cerveau ? » « Pourquoi ?! Parce qu’il est dit : “Et Sa pitié s’étend à toutes Ses créatures”.» Le médecin se leva, décontenancé. « Ecoutez, monsieur le rabbin ! Je m’en vais de ce pas vérifier ce qu’il en est. Si ce que vous venez d’expliquer est vrai, j’assisterai au prochain séminaire, revêtu d’une grande kippa, aux côtés des conférenciers ». Des applaudissements acclamèrent ces paroles émouvantes. Le Rav Grilk raconte : « Il y a quelques mois, j’ai été de nouveau appelé à un séminaire à Toronto et ce fut formidable de travailler… aux côtés du médecin. Il était revêtu d’une grande kippa et animé d’une foi profonde !

Rav Moche Benichou