15 novembre 2024

This is a photograph of asian businessman on black background

CHEMOT : Noblesse oblige

« Et voici les noms des Bneï Israël qui arrivent en Égypte »

Le début de la Paracha nous donne une nouvelle fois la liste des fils de Yaakov à leur venue en Égypte alors qu’on la connaissait déjà dans les Parachas précédentes. Rachi rapporte un verset du prophète Isaïe disant qu’Hachem compte et nomme les étoiles dans le firmament lorsqu’Il les sort la nuit, de la même manière la Thora dénombre les fils de Yaakov dans leur descente en Égypte .

Le Rav Yaacov Kaminetski zatsal approfondit le sens de la parabole pour dire qu’une étoile en pleine journée n’est pas visible, car la lumière du soleil empêche sa perception et c’est seulement dans l’obscurité de la nuit que l’on découvrira la lumière de ces astres ; de la même manière, la grandeur des fils de Yaakov n’est pas visible du temps où Yaakov était vivant c’est seulement après sa disparition et la descente en Égypte que l’on découvre la grandeur de ses fils. Plus l’obscurité de l’Égypte est grande plus l’éclat et le rayonnement des enfants est important. C’est à l’image des étoiles du ciel.

 C’est aussi ce qu’ont dit les Sages, tout le temps que les enfants de Yaakov étaient encore vivants l’esclavage n’a pas commencé c’est-à-dire que la présence du Tsadiq/du juste empêche l’obscurité de l’exil. Cette même idée se retrouve dans le Midrach (1.8) qui enseigne que tout le temps que Yoseph était vivant les Bneï Israël  maintenaient la Brit Mila. À  sa mort, ils ont abandonné cette Mitzva.

On peut illustrer cela par une petite anecdote. Nous savons qu’à la fin de sa vie le Hafets Haim ( décédé en 1933 en Lituanie) voulait à tout prix monter en Erets Israel en donnant comme  raison le fait qu’il n’avait plus la force de combattre pour que la Thora reste la centralité du Clall Israel ( La situation était lamentable  en Europe Centrale de plus le Rav était alors très âgé). Le Av Beit Din de Vilna l’en dissuada (de monter en Erets Israël) en évoquant l’image que tout le temps ou le grand-père se tient à la table familiale même le petit fils qui est en bout-de-table se tient à ‘carreau’,mais si le vieux grand-père quitte l’endroit alors c’est le…BALAGAN (en français le désordre ). »

Le Or A’haïm Hakadoch  dit sur ce verset ” … et Yossef mourut ainsi que toute sa génération” que l’esclavage est venu petit à petit. Tout le temps où Yossef était vivant, les Bnei Israël étaient respectables aux yeux des égyptiens. Quand il est mort, ils sont descendus dans l’estime de Pharaon et de son peuple. Puis quand tous les derniers frères ont aussi disparu, les Bnei Israël étaient dénigrés. Lorsqu’ à la fin, toute la génération est morte: là a commencé véritablement l’asservissement.

Le Rav Chmoulévits Zatsal dans son livre Sihot Moussar (1° année 28) tire de là un grand enseignement : il est connu que de tout temps l’Égypte était le siège de toutes les impuretés (Ervat Haarets) malgré tout, les égyptiens n’ont pas réussi à asservir les Bneï Israël, car ces derniers étaient HONORABLES et importants à leurs propres yeux. Et c’est seulement lorsqu’eux même sont descendus dans leur propre estime qu’alors a pu commencer le vrai esclavage.

Le Rav tire de cet épisode un enseignement : tant que le juif accorde une valeur importante à lui- même, alors le Yetser n’a pas la force de le faire trébucher, mais si ce dernier perd son Kavod (honneur) le Yetser pourra le faire tomber bien bas en lui chuchotant à l’oreille : de toute façon tu ne vaux pas grand-chose, donc ce n’est pas pour toi le cours de Thora ou la conférence de tel Rav ! Pour illustrer ce point de considération de sa personne, on va prendre l’exemple très simple de l’habit juif, vous savez celui des orthodoxes de Jérusalem ou de Bné Brak avec leurs chapeaux et redingotes noirs ! C’est quelque chose qui frappe les touristes et aussi les simples israéliens mais si l’on veut aller un peu plus loin que le cliché, c’est un message clair qui veut dire qu’un juif reste le fils…du Roi du Monde et donc qu’il doit se vêtir en fonction de son rang. D’après cela, tout le contraire est vrai ! Lorsque l’on voit un des fils d’Hachem se promener en Tong/tatanes avec un short court effilocher (etc.) c’est un peu comme si on voyait le Prince de Galles se promener en jeans dans les rues de Londres ! On dirait alors que c’est inadéquat, à plus forte raison tout homme peut comprendre que du fait de son rang (au service du Créateur), il doit se comporter en connaissance de cause. (l’inverse de ce qu’implique le proverbe français : « l’habit ne fait pas le moine !! »).Ce sentiment de Nih’badout de respect et d’honneur de soi-même en tant que juif est un point important dans le domaine de l’éducation, et s’il est bien intégré dans la famille alors la bataille est déjà en partie gagnée.

 Rav David Gold—9094412g@gmail.com