Il était une fois un négociant en pierres précieuses qui travaillait avec son épouse. Lorsqu’il voyageait, elle le remplaçait. Un jour, plusieurs ministres du roi vinrent dans la boutique et lui dirent : « Nous avons entendu que votre mari est très expert en pierres précieuses. Ce sera bientôt le couronnement du roi et nous avons besoin de joyaux pour la couronne ».
La femme leur répondit qu’elle allait contacter son mari pour lui demander de se procurer les plus belles pierres pour Sa Majesté.
Les ministres poursuivirent : – Assurez-vous que les pierres soient vraies car au moment du couronnement, il y aura d’autres rois et des dignitaires experts eux aussi en la matière. Si l’une d’elles était fausse, ils s’en rendraient compte très vite et ce serait une honte terrible pour notre roi ; il ne vous le pardonnerait pas.»
Elle écrivit immédiatement à son mari pour qu’il cherche des pierres dignes de la couronne. Elle lui raconta ce que les ministres lui avaient dit et lui demanda d’en vérifier l’authenticité ; Il les fit expertiser et on lui affirma qu’elles étaient vraies. Néanmoins, il demanda à sa femme de les faire à nouveau expertiser à leur arrivée pour plus de sûreté car il ne fallait prendre aucun risque.
Dès qu’elle reçut les pierres, l’épouse s’agita. Elle imagina les richesses et les honneurs dont le roi allait bientôt les combler. Perdue dans sa rêverie, elle ne tint pas compte de la requête de son mari de faire examiner les pierres une fois de plus afin de ne prendre aucun risque compte tenu de l’importance de l’événement ! Elle était si impatiente de recevoir la récompense promise qu’elle alla directement informer les serviteurs du roi que les bijoux étaient arrivés. Ils vinrent tout de suite et la payèrent intégralement et sur le-champ.
Le jour du couronnement arriva. Au moment où la couronne fut exposée devant les rois, princes et autres nobles, ils s’aperçurent que certaines pierres n’étaient que de vulgaires imitations. Le roi fut mortifié. La femme du négociant fut convoquée immédiatement : – Vous méritez la mort ! Lui dirent les ministres.
’épouse se défendit : – ce n’est pas de ma faute! J’ai demandé à mon mari de s’assurer qu’elles étaient vraies! Ce n’est pas moi la responsable.»
Ils convoquèrent le négociant qui se justifia à son tour : – Je ne voulais pas causer de la honte au roi; c’est moi-même qui ai été trompé par les marchands qui m’ont assuré de leur authenticité mais j’avais beaucoup insisté auprès de ma femme pour qu’elle les fasse réexaminer par les experts locaux avant de vous les remettre. »
Les serviteurs du roi lui répondirent : – vous n’auriez pas dû faire confiance à votre femme ! Maintenant vous serez puni à cause d’elle! »
Le ‘Hafets Haïm utilise cette parabole pour évoquer la situation d’un couple qui ne remplit pas convenablement les Mitsvot relatives à la Tsinioute.
L’homme dira : « Je lui avais dit de se couvrir la tête, et la femme répondra :-mais tu n’as pas insisté et tu ne pas montré l’importance de la mitsva en m’enseignant des Divré Torah (paroles de Torah) à ce sujet. »
Pour reprendre notre métaphore, lorsqu’un homme récite des paroles de Torah (qui sont comparés à des joyaux) ou des mots de prières, dans un lieu où il y a un manque de tsnioute devant lui, aucune sainteté ne sera attachée à ses paroles, au contraire… Et même si une partie seulement d’une bénédiction a été prononcée en face de quelque chose d’impudique, elle abîme la partie de la couronne divine qui correspond à ces mots.
Hakadoch Baroukh Hou est fier des bijoux qu’il reçoit du peuple Juif par la Torah et les Mitsvot, comme le dit le verset : « Tu es Israël en qui Je Me glorifie.»
Sachons sertir la couronne du Roi avec les pierres précieuses les plus authentiques et les plus pures et évitons que nos brakhot soient lévatala (en vain) (d’après plusieurs avis) !]
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