15 novembre 2024

Explication de la bénédiction « Boré Néfachott »

Lorsqu’on a consommé certaines boissons ou certains légumes, on récite la bénédiction finale de « Boré Néfchott ».

Par exemple: Lorsqu’on a consommé des légumes en quantité d’au moins un Kazaït (27 g), on doit réciter ensuite la bénédiction de « Boré Néfachott ».

Bien évidemment, si l’on consomme ces légumes dans le cadre d’un repas de pain, on ne récite aucune bénédiction, ni avant de consommer les légumes, ni après les avoir consommés.
Nous ne parlons que du cas où l’on consomme des légumes en dehors d’un repas de pain.

De même, si l’on a consommé des fruits, qui ne font pas partie de la catégorie des « 7 espèces », par exemple, lorsqu’on a consommé une pèche ou une pomme, après avoir terminé la consommation, il faudra réciter la bénédiction de « Boré Néfachott » (qui est imprimée dans tous les Siddourim, après le Birkat Ha-Mazon).

Voici le texte de la bénédiction de « Boré Néfachott »

Barou’h Ata A.D.O .N.A.Ï Elo-hénou Méle’h Ha-‘Olam, Boré Néfachott Rabbott Vé’hésronann, ‘Al Kol Ma Chébarata Léha’hayott Bahenn Néfech Kol ‘Haï, Barou’h ‘Haï Ha’olamim.

(Tu es béni, Toi Hachem Notre D.ieu Roi de l’univers, qui crée de nombreuses âmes ainsi que leurs manques, pour tout ce que tu as créé afin de faire vivre l’âme de tout être vivant, Béni soit Celui qui est éternel.)

Le Gaon Rabbénou Yossef ‘HAÏM écrit dans son livre Ben Ich ‘Haï une explication de cette bénédiction selon la Kabbala (le sens mystique de la Torah).
En effet, selon les Kabbalistes, les âmes reviennent parfois en « Guilgoul » (réincarnation, des notions que nous ne maitrisons pas totalement) sous forme végétal ou animal.
En récitant la bénédiction de l’aliment, nous « réparons » ces âmes réincarnées dans l’aliment.
C’est pour cela que nous disons « Boré Néfachott Rabbott, Vé’hésronann Al Kol Ma Chébarata » (qui crée de nombreuses âmes, ainsi que leurs manques pour tout ce que tu as créé) [selon cette explication, la virgule est à marquer après le mot « Rabbott »]. Cela signifie que le « manque » dans les actions de ces âmes leur a causé de revenir en réincarnation dans toutes choses que tu as créé.
C’est pour cela que nous devons – par la force de cette bénédiction – « Léha’hayott Bahenn Néfech Kol ‘Haï » (faire vivre l’âme de tout être vivant), c’est-à-dire, « réparer » l’âme de tout être vivant réincarnée dans l’aliment, et de ce fait, « Barou’h ‘Haï Ha’olamim » (Béni soit Celui qui est éternel), qui réalise une chose aussi stupéfiante par notre intermédiaire. Fin de citation des propos du Ben Ich ‘Haï.

Cependant, notre maitre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l cite l’explication de cette bénédiction selon le sens littéral, et il émet la remarque: « Le sens de la bénédiction ne sort pas de son contexte littéral ».
Voici donc l’explication littérale donnée par les Tossafot (Béra’hott 37a):

« Boré Néfachott Rabbott Vé’hésronann, » (qui crée de nombreuses âmes ainsi que leurs manques,), qui crée des âmes avec leurs manques respectifs [selon cette explication, la virgule est à marquer après le mot « Vé’hésronann »], comme le pain ou l’eau qui sont indispensables à l’homme pour vivre, mais il a créé aussi de nombreuses autres choses, et c’est pourquoi, « ‘Al Kol Ma Chébarata Léha’hayott Bahenn Néfech Kol ‘Haï » (pour tout ce que tu as créé afin de faire vivre l’âme de tout être vivant) – il s’agit là des autres choses non indispensables, sans lesquelles le monde aurait existé même sans être créées par Hachem, et qu’Hachem n’a créées que pour le plaisir de l’homme, comme les différents fruits ou autre. (Ben Ich ‘Haï et Halichott ‘Olam – Mattott).

Heureux celui ou celle qui se concentre lors de ces bénédictions, car tout le déroulement de leur vie prendra un aspect spirituel totalement différent.

source: http://halachayomit.co.il/fr/