25 novembre 2024

La digestion (suite et fin)

En principe, un homme sain et fort mangera deux fois par jour, mais les gens faibles et les personnes âgées prendront plusieurs petits repas, car la nourriture abondante affaiblit leur estomac. Celui qui veut rester en bonne santé ne mangera pas avant que son estomac ne se soit vidé de la nourriture antérieure.

Normalement, chez les gens sains qui mangent et se fatiguent moyennement, la digestion complète d’un repas moyen dure six heures, il est bon de sauter un repas par semaine – si possible la veille de Chabat – pour laisser l’estomac se reposer et renforcer sa capacité de digestion.

Il est bon de s’habituer à manger du pain (céréales) le matin. Celui qui veut manger plusieurs sortes d’aliments commencera par ceux qui sont laxatifs ; ensuite, il fera une petite pause pour ne pas les mélanger avec les autres. De même, il consommera d’abord des aliments légers et digestes – par exemple, de la volaille avant la viande de boucherie, de la chair du petit bétail avant celle du gros bétail. Tout de suite après le repas, il mangera des aliments astringents (qui constipent), mais pas en grande quantité.

Puisque la digestion commence dans la bouche sous l’effet du broyage par les dents et du mélange des sucs avec la salive, aucun aliment ne doit être avalé sans mastication, pour ne pas faire retomber sur l’estomac tout le poids de la digestion.

Les hommes n’ont pas tous la même nature, comme nous l’avons déjà dit. Chacun doit choisir, suivant l’avis des médecins, les aliments qui lui conviennent, à son lieu d’habitation et au moment voulus.

Concernant la boisson, l’eau constitue pour l’homme la boisson naturelle et saine pour le corps. Si elle est pure et claire, elle sert à maintenir l’hydratation du corps et à accélérer l’évacuation des déchets. On choisira de préférence de l’eau fraîche – qui désaltère et active la digestion -mais pas glacée au point d’éteindre la chaleur naturelle du corps. Celui qui est las et fatigué doit veiller, à plus forte raison, à ne pas boire de l’eau trop froide car, à cause de l’état de lassitude et de fatigue, elle pourrait, à D.ieu ne plaise, échauffer et faire fondre dangereusement la graisse du cœur. Même si l’eau est bonne pour la santé du corps, il ne faut pas en abuser. On ne doit pas en boire juste avant le repas, pour ne pas refroidir l’estomac et perturber la digestion. On pourra prendre un peu d’eau mélangée à du vin pendant le repas, puis boire modérément quand le processus de digestion aura commencé. Pour ne pas refroidir le foie, il ne faut pas boire de l’eau en sortant des bains publics ni, a fortiori, à l’intérieur…

Celui qui veut rester en bonne santé doit maîtriser ses émotions – comme la joie, l’inquiétude, la colère et la peur, qui sont des phénomènes agissant sur le psychique. Un homme avisé sera satisfait de son sort durant toute son existence éphémère, ne se fera pas de soucis pour un monde qui n’est pas le sien, et ne recherchera pas le luxe ; il sera de bonne humeur et d’une joie modérée, ceci augmentera la chaleur naturelle de son corps et facilitera la digestion et l’expulsion des déchets, fortifiera sa vue et ses autres sens, et renforcera son intelligence. Toutefois, il ne consommera pas, comme les sots, une grande quantité de nourriture, qui chasse et dissout la chaleur naturelle du corps, provoque un brusque refroidissement du cœur et une mort prématurée. Cela arrive en particulier aux hommes gros dont la température est relativement basse, en raison de l’étroitesse de leurs vaisseaux sanguins et de la lente circulation du sang, qui est la principale source de chaleur. L’inquiétude, qui est le contraire de la joie, est nuisible, elle aussi, parce qu’elle refroidit le corps ; la chaleur naturelle se concentre au cœur et provoque la mort. La colère échauffe le corps et donne de la fièvre. La frayeur engendre un refroidissement du corps ; c’est pourquoi, celui qui est effrayé peut être pris de tremblements et même mourir de froid. Il n’est pas bon de manger quand on est en colère, effrayé ou soucieux, mais seulement quand on éprouve une joie modérée.

Extrait de l’ouvrage « Une vie saine selon la Halakha »

du Rav Yé’hezkel Is’hayek Chlita

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