16 novembre 2024

Le Comportement du 9 AV (suite)

1. La prière du matin. L’usage est de ne mettre le Talit et les Téfilin qu’à partir de l’après-midi de Tisha béAv [ch.555 §1]. On portera tout de même le Talit Katan, mais ne prononcera pas de Berakha dessus.

  Toutefois, l’usage séfarade Yéroushalmi –adopté par la plupart des séfarades d’Israël– est plutôt de les mettre depuis la prière du matin, se fondant sur la Kabbale. Il n’y a pas de lieu de polémiquer sur ce sujet ; chacun est libre de garder son usage d’origine, ou d’adopter l’usage de sa communauté.

2. Rappelons que selon le Ari za’l, on ne dira pas dans les Birkot haShahar la Berakha de ShéAssa li kol Tsorki.

3. L’après-midi du jeûne. Dès ‘Hatsot [midi solaire], plusieurs lois du deuil s’allègent. Il devient permis de s’asseoir sur une chaise et de cuisiner. Ceux qui n’ont pas mis les Tefilin le matin pourront les porter. [Il n’est pas nécessaire d’attendre Min’ha pour les mettre. Il sera d’ailleurs préférable de ne pas retarder cette Mitsva.] Il demeure néanmoins interdit de se promener ou de plaisanter jusqu’au soir. Il est même défendu d’étudier des sujets de Torah qui réjouissent.

4. Les dispensés de jeûne. Le jeûne de Tisha béAv étant presqu’aussi important que Kippour, une femme enceinte ou qui allaite doit en général jeûner. Mais cette année –où le jeûne est déplacé au 10–, elles sont dispensées selon la loi stricte. L’usage est toutefois de jeûner dans la mesure du supportable. [Elles devront auparavant se concerter avec un Rav et un médecin qui a la crainte du ciel, pour s’assurer que le jeûne ne leur nuira pas]. Idem pour les personnes âgées. Une accouchée dans ses 30 jours ou un malade faible sont exemptés de jeûner. 

5. Lorsqu’on est exempté, on se contentera de ne manger que le minimum pour se maintenir, sans consommer d’aliments raffinés. De même, on s’efforcera de jeûner au moins quelques heures. Avant de manger, il faudra dire la Havdala, comme nous le préciserons.

9 Av 5782

Brit Mila. Selon la loi stricte, puisque le jeûne est déplacé au 10, l’usage est que le père, le Mohel et le Sandak interrompent le jeûne depuis l’après-midi. [ch.559 §9]        

Concrètement, dès ‘Hatsot – la mi-journée, ces 3 personnes se laveront et mettront leurs beaux habits et chaussures de cuir, mais ne pourront pas encore manger. Ils prieront alors Min’ha, feront la Brit Mila, diront le Kidoush du Brit, mais ne boiront toujours pas de ce vin, puisqu’ils n’ont pas dit la Havdala ; ils donneront ce verre à boire à la mère, à un malade ou à un enfant – qui ont déjà dit la Havdala pour manger.

Ils verseront alors un 2e verre de vin et diront la Havdala –sans dire les Berakhot sur les Bessamim et sur la bougie, puisque ces Berakhot ne concernent qu’une Havdala récitée le samedi soir–, et pourront ensuite manger et boire. Ils s’abstiendront tout de même de manger un grand repas, et ne feront la Séoudat Mitsva qu’après le jeûne. De même, l’interdit d’étudier la Torah leur incombe encore.

Lorsqu’ils diront la Havdala, les convives pourront écouter cette Havdala et s’en acquitter [sans goûter le vin !]. Il sera d’ailleurs souhaitable de s’en acquitter ainsi, plutôt que d’attendre le soir.

L’après Tisha béAv

1. La Havdala. Après le jeûne, il faut impérativement dire la Havdala avant de manger ou boire quoi que ce soit. On prendra un verre de vin ou de jus de raisin, sur lequel on dira la Berakha de haGuefen puis la Berakha de Hamavdil uniquement. Certains rapportent qu’il n’est pas nécessaire de dire les versets d’usage avant la Havdala.

2. Les ashkénazes préfèreront utiliser une autre boisson alcoolisée ou du jus de raisin, plutôt que du vin [comme nous l’expliquerons demain].

3. Celui qui a omis de dire la Havdala pourra se rattraper jusqu’au mardi après-midi. Dès qu’il réalisera son oubli, il devra immédiatement se procurer du vin et la dire, comme précédemment.