« Et Yossef adjura les enfants d’Israël en disant : « Oui, le Seigneur vous visitera et alors vous emporterez mes ossements de ce pays » » (Beréchit 50,25).
Nous vivons une période de dégradation des relations des nations du monde au fait religieux. En effet, la majorité des élus aux États-Unis par exemple, considèrent avec mépris les Bathé Midrach et les écoles religieuses, alors que d’autres domaines moins importants sont mis en valeur.
Mon illustre ancêtre, rabbi Yehouda Tsvi de Rozdol, l’auteur du Daat Kedochim, affirma sur le verset (Michlé 31,30) : « Mensonge que la grâce ! Vanité que la beauté ! La femme qui craint l’Éternel est seule digne de louanges », qu’il y aura une autre génération à l’époque précédant la venue du Machia’h, au cours de laquelle le verset s’interprétera de la façon suivante : le mensonge sera la grâce, et la vanité sera considérée comme la beauté, seule la femme craignant D’ tithalal – du terme holélout – sera l’objet de moqueries, car ceux qui craignent D’ seront tournés en dérision.
Mais de l’avis des Tsadikim, à l’époque des douleurs de l’enfantement du Machia’h qui précéderont sa venue, chaque Juif qui voudra choisir le bien bénéficiera de forces spéciales venues du Ciel, qui l’aideront à tenir bon face à l’influence nocive de la rue.
Le rav et auteur du ‘Hidouché Harim de Gour commente l’affirmation de nos Sages (Sota 49b) selon laquelle à la période précédant la venue du Machia’h, l’insolence au bon sens et au mauvais sens du terme s’intensifiera : de la même manière que l’homme peut aisément parvenir à l’insolence négative, il pourra facilement accéder à l’insolence positive afin de réaliser les Mitsvot avec audace. En effet, D’ n’envoie jamais d’épreuve sans donner la faculté de la surmonter, et on « considère que D’ a fait correspondre l’un à l’autre.»
À ce sujet, rabbi Mordekhaï Leitner explique ce passage de la Michna, à la fin du traité Sota, traitant de l’époque précédant la venue du Machia’h : « Car le fils vilipende son père – le fils n’a pas honte devant son père» : il s’agit ici de deux fils distincts. Le premier, « Car le fils vilipende son père » humilie son père qui respecte la Tora et les Mitsvot. Mais « D’ a fait correspondre l’un à l’autre » de sorte que même « le fils qui n’a pas honte devant son père», désigne le fils scrupuleux dans sa pratique des Mitsvot, qui n’a pas honte devant son père qui se moque de lui à ce sujet.
Il faudrait encourager l’usage de l’insolence positive. Un jour, un ‘Hassid se plaignit au rabbi Pin’has de Koritz que de nombreuses personnes tournaient son service divin en dérision et qu’il avait du mal à continuer dans cette voie. Le rabbi de Koritz lui répondit : « Le Rama écrit au début du Choul’han ‘Aroukh : « Il n’aura pas honte devant ceux qui se moquent de lui dans son service divin. » On peut interpréter ses termes « Il n’aura pas honte » : de qui Israël aura-t-il les forces de ne pas avoir honte ? Réponse : « De ceux qui se moquent de son service divin ». Ce sont eux qui devraient avoir honte, plus que tous les autres, du fait qu’ils se moquent de la vérité. S’ils ne ressentent aucune honte, le fils, à plus forte raison, n’a aucune raison d’en ressentir, car il détient la vérité.»
Lorsqu’un Juif se heurte à un interdit, comme lorsqu’on lui propose un aliment interdit, il devra de suite déclarer : « Je suis juif», sans tenir compte de ce qu’on pourrait penser ou dire de lui.
Lorsque l’homme surmonte la grande épreuve de la période précédant la venue du Machia’h, et pratique avec sérieux les commandements divins en public, en dépit des moqueries dont il fait l’objet, il procure une grande satisfaction à son Père céleste et obtiendra un salaire conséquent dans ce monde-ci et dans le Monde à venir, comme l’attestent nos Sages (Avoth 5,23) : « Le salaire est fonction de l’épreuve. »
Ainsi, le rabbi de Rouzyne explique que d’après nos Sages, le prophète ‘Habakouk rapprocha tous les Juifs de la émouna, comme il est dit (‘Habakouk 2,4) : « Le juste vivra par sa ferme loyauté » : cette prophétie a été énoncée sur la génération qui verra la venue du Machia’h où seule la émouna pourra faire tenir le Juif dans son judaïsme. Avant d’accomplir une Mitsva, il regarde autour de lui et constate qu’on se moque de lui, et malgré tout, il n’en tient pas compte, et respecte les commandements uniquement du fait de sa croyance en D’ Qui les lui a prescrits. Ainsi, chaque Mitsva sera très précieuse aux yeux du Ciel, même si elle n’est pas réalisée avec l’intention appropriée et les mesures de rigueur des générations précédentes.
C’est justement en raison de la faiblesse de cette génération que D’ nous sauvera, ce dont les générations passées n’ont pas bénéficié. En relevant l’épreuve, signe de notre fidélité à notre Père au Ciel, Il nous ramènera à la maison.
Nous avons vu dans le Midrach (Devarim Raba 2,8) que Yossef Hatsadik mérita que ses os soient rapatriés en terre sainte pour y être enterrés, alors que Moché rabbénou n’y eut pas droit. En effet, Yossef Hatsadik s’était distingué en répondant d’emblée à l’épouse de Potifar et à Pharaon, le souverain d’Égypte, qu’il était juif : il n’eut pas honte de son judaïsme, bien au contraire, il en était fier. Les Juifs d’Égypte s’inspirèrent de cette conduite et ne modifièrent ni leur nom, ni leur langue, ni leurs vêtements, et de cette façon, ils ne s’assimilèrent pas, et méritèrent d’être délivrés de l’exil égyptien.
Ainsi, dans notre verset : « Et Yossef adjura » : Yossef adjura ses frères « les enfants d’Israël en disant » : qu’ils fassent savoir et proclament qu’ils sont juifs, et par ce mérite : « Oui, le Seigneur vous visitera » : les enfants d’Israël seront délivrés de l’exil, et aussi : « Et alors vous emporterez mes ossements de ce pays. » Par le mérite de cet enseignement aux Bené Israël de ne pas avoir honte de leur judaïsme et de la pratique des Mitsvot, et en nous renforçant à ce sujet, nous aurons droit bientôt à la Gueoula.
Chabbath Chalom !
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