Les 5 choses qui provoquent lâoubli de lâĂ©tude
Il est ramené dans la Guémara Horayot (13b):
Nos maĂźtres enseignent: il y a 5 situations qui provoquent lâoubli de lâĂ©tude: lorsquâon consomme les restes de nourritures consommĂ©s par une souris ou un chat ; lorsquâon consomme le cĆur de lâanimal ; lorsquâon consomme frĂ©quemment des olives ; lorsquâon consomme de lâeau qui a servi Ă un bain ; lorsquâon lave ses pieds disposĂ©s lâun sur lâautre. Certains ajoutent: lorsquâon place quelque chose sous la tĂȘte.
Le fait de sâabstenir de consommer le cĆur dâun animal de bĂ©tail ou de volaille, ne constitue pas une rĂ©elle interdiction selon le Din, mĂȘme si cela peut effectivement provoquer des pertes de mĂ©moire et quâil faut Ă©viter dâen consommer Ă ce titre.
Consommation dâolives
Concernant la consommation dâolives, nous pouvons remarquer les termes employĂ©s par la BĂ©raĂŻta que nous avons citĂ© prĂ©cĂ©demment « lorsquâon consomme frĂ©quemment des olives » et il nâest pas enseignĂ© « lorsquâon consomme des olives ». Notre maĂźtre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l Ă©crit que les termes employĂ©s sont prĂ©cis, et par consĂ©quent, lorsquâon ne consomme pas frĂ©quemment des olives, mais seulement occasionnellement, ce type de consommation nâentraĂźne aucun risque, et cette personne ne subira pas de pertes de mĂ©moire consĂ©quentes Ă cette consommation.
Câest ce que disait le Gaon Rabbi ChĂ©lomo Zalman OYERBACHâ z.ts.l.
Cependant, on rapporte en son nom que lorsquâon consomme des olives une fois par mois, ce type de consommation dâolives est dĂ©jĂ considĂ©rĂ©e comme frĂ©quent.
Le Gaon Rabbi Yossef HâaĂŻm ZONENFELD z.ts.l Ă©crit dans son livre Salmatt HâaĂŻm que lorsquâon consomme des olives accompagnĂ©es dâhuile dâolive, cela peut contribuer Ă se protĂ©ger des pertes de mĂ©moire, car lâhuile dâolive est bĂ©nĂ©fique pour la mĂ©moire. Comme il est enseignĂ© dans la GuĂ©mara, car par cela nous voyons que la force du fils est supĂ©rieure Ă celle du pĂšre, car le pĂšre qui est reprĂ©sentĂ© par lâolive entraĂźne la perte de mĂ©moire, alors que ce quâil engendre c’est-Ă -dire lâhuile dâolive est bĂ©nĂ©fique pour la mĂ©moire. Par consĂ©quent, lorsquâon trempe les olives dans de lâhuile dâolive, il nây a absolument pas Ă craindre cette chose-lĂ , et câest ainsi quâagissent de nombreuses personnes qui craignent Hachem.
Lâoubli des paroles de la Torah
Il est dit dans la Torah:
« Préserve-toi et préserve grandement ton ùme, de peur que tu oublies⊠».
Il est expliquĂ© dans une Michna du PirkĂ© Avott (chap.3 Michna 10) que ce verset vient mettre en garde contre lâoubli de la Torah. Nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires dĂ©battent afin de dĂ©finir si le fait de consommer des choses qui entraĂźnent les pertes de mĂ©moire, constitue une transgression de cette interdiction dâoublier la Torah. Le MeĂŻri Ă©crit quâil y a effectivement une transgression de cette interdiction dans le fait de consommer des choses qui entraĂźnent des pertes de mĂ©moire. Par consĂ©quent â selon le MeĂŻri â lorsquâon a le devoir de se laver les mains par exemple lorsquâon se lĂšve le matin ou bien lorsquâon sort des toilettes, ou autre, et que lâon ne se lave pas les mains hormis lâinterdiction de ne pas se laver les mains selon les exigences de nos maĂźtres, on commet Ă©galement une transgression supplĂ©mentaire en provoquant le fait dâoublier la Torah, car ne pas se laver les mains lorsquâon en a lâobligation, entraĂźne la perte de la mĂ©moire, ce qui constitue â comme nous lâavons expliquĂ© â la transgression dâun interdit de la Torah puisquâil est interdit dâoublier les paroles de la Torah.
Le Gaon Rabbi Eliâezer PAPO z.ts.l (lâauteur du PĂ©lĂ© Yoâets) Ă©crit lui aussi que lorsquâune personne ne prend pas en considĂ©ration toutes les choses mentionnĂ©es et qui entraĂźnent des pertes de mĂ©moire, je crains quâune telle personne entre dans le cadre de ce quâont enseignĂ© nos maĂźtres (dans les PirkĂ© Avot) « Toute personne qui oublie, ne serai-ce quâune seule chose de ce quâelle a appris, cette personne se condamne elle-mĂȘme, comme il est dit: « PrĂ©serve-toi et prĂ©serve grandement ton Ăąme, de peur que tu oublis⊠» Telle est Ă©galement lâopinion du Gaon Hâazon Ich z.ts.l.
Cependant, dâautres GuĂ©onim parmi nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines sâinterrogent malgrĂ© tout sur cette question, car il nây a pas de certitude que ces choses entraĂźneront des pertes de mĂ©moire, ces choses reprĂ©sentent seulement des Ă©lĂ©ments qui prĂ©disposent Ă cela, tout comme dâautres choses. Ce qui ne veut pas dire quâil est inĂ©vitable pour une personne qui consomme ou qui rĂ©alise des choses comme celles-ci, en oubliera forcement son Ă©tude.
Il est aussi possible de faire en parallĂšle dâautres choses qui seront bĂ©nĂ©fiques Ă la mĂ©moire, et grĂące Ă cela, il nâoubliera strictement rien. C’est pourquoi certains ont Ă©crit que la consommation de telles choses ne constitue absolument aucune interdiction. De plus, nous avons un principe selon lequel toute chose qui fait lâobjet dâun doute parmi les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines, si lâon trouve parmi les dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux un dĂ©cisionnaire qui traite le sujet, la dĂ©cision Halahâique sera dĂ©finie par son opinion, car si les Richonim (dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux) sont comparables aux Malhahâim (anges), nous ne sommes que des ĂȘtres humains.
Or, RabbĂ©nou YĂ©houda HĂ©-Hâassid (qui fait partie de nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux) Ă©crit dans le SĂ©fer Hahâassidim les termes suivants:
Quelquâun a soumis un problĂšme Ă un Hâahâam en lui disant que les souris avaient consommĂ© son pain. Or, nos maĂźtres enseignent que le fait de consommer les restes dâune souris provoque la perte de mĂ©moire. Peut-il malgrĂ© cela consommer ce pain? Le Hâahâam rĂ©pondit:
« Pourquoi ne le mangerais-tu pas? » Lâhomme dit: « Je craints de le manger, car cela va me provoquer dâoublier mon Ă©tude, or je veille particuliĂšrement Ă ne pas consommer la moindre chose pouvant provoquer lâoubli de lâĂ©tude. Or maintenant je suis affamĂ©! »
Le Hâahâam lui rĂ©pondit: « Tu nâes pas tenu de tâabstenir de consommer ce pain, car il est enseignĂ©: jusquâĂ ce quâil sâasseye et quâil fasse disparaĂźtre les paroles de la Torah de son cĆur. (Ce qui veut dire que lorsquâon consomme des choses susceptibles dâentraĂźner lâoublie de la Torah, on nâagit pas de façon certaine et avec intention.) Mais je constate â dit le Hâahâam Ă cet homme â que tu es disponible et malgrĂ© tout, tu ne te consacres pas Ă lâĂ©tude de la Torah. Il aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable pour toi que tu ne sois pas vigilant dans toutes ces choses qui entraĂźnent lâoubli, afin que tu oublies toutes les futilitĂ©s dans lesquelles tu es occupĂ©! » Fin de citation.
Ă partir de lĂ , notre maĂźtre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tranche le doute Ă©mis par les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines que nous avons mentionnĂ©, et il Ă©crit que mĂȘme sâil est certain quâil faut Ă©viter la consommation de ces choses, malgrĂ© tout, il nây a lĂ aucun interdit rĂ©el.
source: http://halachayomit.co.il/fr
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