7 mars 2025

Les choses qui provoquent les pertes de mémoire

Les 5 choses qui provoquent l’oubli de l’étude
Il est ramené dans la Guémara Horayot (13b):
Nos maĂźtres enseignent: il y a 5 situations qui provoquent l’oubli de l’étude: lorsqu’on consomme les restes de nourritures consommĂ©s par une souris ou un chat ; lorsqu’on consomme le cƓur de l’animal ; lorsqu’on consomme frĂ©quemment des olives ; lorsqu’on consomme de l’eau qui a servi Ă  un bain ; lorsqu’on lave ses pieds disposĂ©s l’un sur l’autre. Certains ajoutent: lorsqu’on place quelque chose sous la tĂȘte.

Le fait de s’abstenir de consommer le cƓur d’un animal de bĂ©tail ou de volaille, ne constitue pas une rĂ©elle interdiction selon le Din, mĂȘme si cela peut effectivement provoquer des pertes de mĂ©moire et qu’il faut Ă©viter d’en consommer Ă  ce titre.

Consommation d’olives
Concernant la consommation d’olives, nous pouvons remarquer les termes employĂ©s par la BĂ©raĂŻta que nous avons citĂ© prĂ©cĂ©demment « lorsqu’on consomme frĂ©quemment des olives » et il n’est pas enseignĂ© « lorsqu’on consomme des olives ». Notre maĂźtre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l Ă©crit que les termes employĂ©s sont prĂ©cis, et par consĂ©quent, lorsqu’on ne consomme pas frĂ©quemment des olives, mais seulement occasionnellement, ce type de consommation n’entraĂźne aucun risque, et cette personne ne subira pas de pertes de mĂ©moire consĂ©quentes Ă  cette consommation.
C’est ce que disait le Gaon Rabbi ChĂ©lomo Zalman OYERBACH’ z.ts.l.
Cependant, on rapporte en son nom que lorsqu’on consomme des olives une fois par mois, ce type de consommation d’olives est dĂ©jĂ  considĂ©rĂ©e comme frĂ©quent.

Le Gaon Rabbi Yossef H’aĂŻm ZONENFELD z.ts.l Ă©crit dans son livre Salmatt H’aĂŻm que lorsqu’on consomme des olives accompagnĂ©es d’huile d’olive, cela peut contribuer Ă  se protĂ©ger des pertes de mĂ©moire, car l’huile d’olive est bĂ©nĂ©fique pour la mĂ©moire. Comme il est enseignĂ© dans la GuĂ©mara, car par cela nous voyons que la force du fils est supĂ©rieure Ă  celle du pĂšre, car le pĂšre qui est reprĂ©sentĂ© par l’olive entraĂźne la perte de mĂ©moire, alors que ce qu’il engendre c’est-Ă -dire l’huile d’olive est bĂ©nĂ©fique pour la mĂ©moire. Par consĂ©quent, lorsqu’on trempe les olives dans de l’huile d’olive, il n’y a absolument pas Ă  craindre cette chose-lĂ , et c’est ainsi qu’agissent de nombreuses personnes qui craignent Hachem.

L’oubli des paroles de la Torah
Il est dit dans la Torah:
« PrĂ©serve-toi et prĂ©serve grandement ton Ăąme, de peur que tu oublies
 ».
Il est expliquĂ© dans une Michna du PirkĂ© Avott (chap.3 Michna 10) que ce verset vient mettre en garde contre l’oubli de la Torah. Nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires dĂ©battent afin de dĂ©finir si le fait de consommer des choses qui entraĂźnent les pertes de mĂ©moire, constitue une transgression de cette interdiction d’oublier la Torah. Le MeĂŻri Ă©crit qu’il y a effectivement une transgression de cette interdiction dans le fait de consommer des choses qui entraĂźnent des pertes de mĂ©moire. Par consĂ©quent – selon le MeĂŻri – lorsqu’on a le devoir de se laver les mains par exemple lorsqu’on se lĂšve le matin ou bien lorsqu’on sort des toilettes, ou autre, et que l’on ne se lave pas les mains hormis l’interdiction de ne pas se laver les mains selon les exigences de nos maĂźtres, on commet Ă©galement une transgression supplĂ©mentaire en provoquant le fait d’oublier la Torah, car ne pas se laver les mains lorsqu’on en a l’obligation, entraĂźne la perte de la mĂ©moire, ce qui constitue – comme nous l’avons expliquĂ© – la transgression d’un interdit de la Torah puisqu’il est interdit d’oublier les paroles de la Torah.

Le Gaon Rabbi Eli’ezer PAPO z.ts.l (l’auteur du PĂ©lĂ© Yo’ets) Ă©crit lui aussi que lorsqu’une personne ne prend pas en considĂ©ration toutes les choses mentionnĂ©es et qui entraĂźnent des pertes de mĂ©moire, je crains qu’une telle personne entre dans le cadre de ce qu’ont enseignĂ© nos maĂźtres (dans les PirkĂ© Avot) « Toute personne qui oublie, ne serai-ce qu’une seule chose de ce qu’elle a appris, cette personne se condamne elle-mĂȘme, comme il est dit: « PrĂ©serve-toi et prĂ©serve grandement ton Ăąme, de peur que tu oublis
 » Telle est Ă©galement l’opinion du Gaon H’azon Ich z.ts.l.
Cependant, d’autres GuĂ©onim parmi nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines s’interrogent malgrĂ© tout sur cette question, car il n’y a pas de certitude que ces choses entraĂźneront des pertes de mĂ©moire, ces choses reprĂ©sentent seulement des Ă©lĂ©ments qui prĂ©disposent Ă  cela, tout comme d’autres choses. Ce qui ne veut pas dire qu’il est inĂ©vitable pour une personne qui consomme ou qui rĂ©alise des choses comme celles-ci, en oubliera forcement son Ă©tude.
Il est aussi possible de faire en parallĂšle d’autres choses qui seront bĂ©nĂ©fiques Ă  la mĂ©moire, et grĂące Ă  cela, il n’oubliera strictement rien. C’est pourquoi certains ont Ă©crit que la consommation de telles choses ne constitue absolument aucune interdiction. De plus, nous avons un principe selon lequel toute chose qui fait l’objet d’un doute parmi les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines, si l’on trouve parmi les dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux un dĂ©cisionnaire qui traite le sujet, la dĂ©cision Halah’ique sera dĂ©finie par son opinion, car si les Richonim (dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux) sont comparables aux Malhah’im (anges), nous ne sommes que des ĂȘtres humains.

Or, RabbĂ©nou YĂ©houda HĂ©-H’assid (qui fait partie de nos maĂźtres les dĂ©cisionnaires mĂ©diĂ©vaux) Ă©crit dans le SĂ©fer Hah’assidim les termes suivants:
Quelqu’un a soumis un problĂšme Ă  un H’ah’am en lui disant que les souris avaient consommĂ© son pain. Or, nos maĂźtres enseignent que le fait de consommer les restes d’une souris provoque la perte de mĂ©moire. Peut-il malgrĂ© cela consommer ce pain? Le H’ah’am rĂ©pondit:
« Pourquoi ne le mangerais-tu pas? » L’homme dit: « Je craints de le manger, car cela va me provoquer d’oublier mon Ă©tude, or je veille particuliĂšrement Ă  ne pas consommer la moindre chose pouvant provoquer l’oubli de l’étude. Or maintenant je suis affamĂ©! »
Le H’ah’am lui rĂ©pondit: « Tu n’es pas tenu de t’abstenir de consommer ce pain, car il est enseignĂ©: jusqu’à ce qu’il s’asseye et qu’il fasse disparaĂźtre les paroles de la Torah de son cƓur. (Ce qui veut dire que lorsqu’on consomme des choses susceptibles d’entraĂźner l’oublie de la Torah, on n’agit pas de façon certaine et avec intention.) Mais je constate – dit le H’ah’am Ă  cet homme – que tu es disponible et malgrĂ© tout, tu ne te consacres pas Ă  l’étude de la Torah. Il aurait Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rable pour toi que tu ne sois pas vigilant dans toutes ces choses qui entraĂźnent l’oubli, afin que tu oublies toutes les futilitĂ©s dans lesquelles tu es occupĂ©! » Fin de citation.
À partir de lĂ , notre maĂźtre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l tranche le doute Ă©mis par les dĂ©cisionnaires des gĂ©nĂ©rations rĂ©centes et contemporaines que nous avons mentionnĂ©, et il Ă©crit que mĂȘme s’il est certain qu’il faut Ă©viter la consommation de ces choses, malgrĂ© tout, il n’y a lĂ  aucun interdit rĂ©el.

source: http://halachayomit.co.il/fr