15 novembre 2024

Choftim – Ne perdons pas espoir, la délivrance est proche !

« Car c’est l’Eternel, votre D., qui marche avec vous, afin de combattre pour vous » (20-4).

Il y a environ deux cent soixante ans, Rabbi ‘Hayim Aboulafia zatsal, le pionnier du renouveau de la vie juive à Tibériade, fut le président de la communauté florissante qui mérita la protection du cheikh Dahir el Amar, lequel avait renforcé ses murailles à merveille.

Les fortifications ne convenaient pas au calife de Damas, qui craignait la création d’un noyau de résistance à son pouvoir dans cette région se trouvant sous son contrôle. Ainsi, il monta à Tibériade avec sa grande armée, afin de mener une conquête contre Tibériade et détruire ses fortifications. Les juifs de Damas envoyèrent urgemment à leur Rav respecté un avertissement afin qu’il s’échappe de Tibériade avant l’attaque en compagnie de sa communauté et de leurs biens, et qu’ils se rendent à Safed où la protection leur était assurée. Mais le Rav refusa de déserter sa ville.

Le siège de Tibériade commença et les canons se mirent à tirer jour et nuit sans interruption. Les miracles de D. furent nombreux, les boulets de canon ne détruisirent aucune maison, il n’y eut aucune victime, alors que leur puissance destructrice était immense. La majorité des boulets de canon tombèrent dans le lac de Tibériade, une minorité touchèrent le sol et furent engloutis dans la terre ou bien ils explosèrent dans l’air. Pendant les tirs, Rav ‘Hayim Aboulafia tenait un bâton dans sa main portant des noms saints de D. et dirigeait les boulets de canon suivant son désir : ceux-ci tombaient dans le lac de Tibériade.

Après un siège interminable, éreintant et vain qui se termina en échec cuisant, le calife perdit tout espoir et leva le siège. Les assiégés sortirent triomphants des combats contre l’armée de Damas, ils récitèrent le Hallel et Nichmat kol ‘hay.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. L’échec poursuivit le calife, et il fut la risée de tous. Comment la puissante armée de Damas fut-elle vaincue par une petite ville isolée assiégée ? Le calife se devait de rétablir sa réputation et il jura d’attaquer Tibériade et de ne rentrer chez lui qu’après l’avoir entièrement détruite. Une fois de plus, le Rav reçut une lettre d’avertissement qui l’encourageait à fuir et à trouver refuge ailleurs, mais le Rav refusa de nouveau.

Au mois de Av, le calife de Damas partit avec sa puissante armée, et il ordonna à ses troupes placées à Acre de se joindre à lui avec tout leur équipement militaire. Il fit évacuer tous les villages aux alentours de Tibériade, il construisit des radeaux afin d’établir un siège de la ville du côté de la mer. Cette fois-ci, le siège était prévu pour une durée indéterminée, jusqu’à la défaite de Tibériade.

Dans la nuit de Chabbat, après le repas, tous les membres de la communauté se rassemblèrent dans la maison du Rav. L’ambiance était très tendue. Le fils du Rav était assis à la table et préparait la lecture de la haftara de la semaine, il chanta alors le verset suivant : « Je suis votre unique consolateur… » Le Rav entendit et déclara : « Vous avez entendu, ne vous découragez pas ! C’est la parole de D. qui vous répond. C’est D. notre unique consolateur, nous ne devons pas avoir peur des êtres mortels ! ». C’était le Chabbat qui tombait le 4 Eloul. Le dimanche 5 Eloul, le calife tomba malade. Le lundi, son état de santé empira, et le mardi 7 Eloul, il mourut. Le siège fut levé. Le peuple se réjouit grandement de cette seconde victoire miraculeuse sur Damas et le Rav loua D. pour ses miracles. Ils lurent le Hallel comme la première fois, et ils marquèrent ce jour du 7 Elloul pour les générations suivantes comme jour de souvenir accompagné d’un festin pour remercier le Créateur de les avoir sauvés de la mort.

Nous avons la promesse que nous bénéficierons de ces miracles de nos jours comme dans le passé, si nous agissons suivant cette même parole de D. que le prophète nous a transmise : « Je suis votre unique consolateur… ».

Rabbi Yits’hak de Berditchev zatsal dans son oeuvre kédouchat Lévy (Likoutim), nous explique le verset de la manière suivante : le Créateur est vivant et veut nous accorder des bienfaits illimités, et cela est notre véritable consolation ! (Extrait de l’ouvrage Mayane Hachavoua)

Rav Moché Bénichou