Dans la première montée de notre Paracha est indiquée la manière dont le Clall Israël doit conquérir la terre de Canaan. Il s’agit surtout d’anéantir et de détruire tous les lieux d’idolâtrie qui existaient en Terre Sainte. Et au détour des versets on apprend aussi qu’inversement, il existe un interdit de faire de même par rapport à la Thora. Il est écrit:« Lo Taasoun Ken L’Hachem EloKéh’em»(Réé 12.4): Tu ne feras pas pareillement à ton D.ieu. Le commentaire Rachi explique à partir de ce verset qu’il y a un interdit d’effacer le Nom d’Hachem. Par exemple si on écrit le nom d’Hachem comme il est mentionné dans la Thora ou dans le Sidour et ce, même en français, il sera défendu de l’effacer ni de le raturer. La raison en est qu’il est saint.
Une intéressante question a été posée à ce sujet aux Posquims/décisionnaires de la génération précédente. Dans le cas où un malade est soigné dans le service des maladies contagieuses d’un hôpital, est-ce qu’il pourra mettre les Téphilines durant le temps de son hospitalisation? L’enjeu de la question est qu’avec l’aide du Ciel le malade sortira rétabli de son mal, cependant les autorités médicales brûleront TOUTES les affaires lui ayant appartenu de crainte que la maladie ne se propage! Donc est-ce que notre homme pourra mettre ses Téphilines sachant qu’en fin de compte ils seront brûlés?! Deux grands Poskims d’avant-guerre le Hazon Nahum et le Dovev Mécharim (siman 99) tranchent qu’il est interdit de mettre les Téphilines dans de telles conditions. La raison est que dans notre Paracha il est marqué l’interdit «Tu ne feras pas ainsi vis-à vis d’Hachem!».
Pourtant un autre Possek le Imré David tranche lui, positivement. L’enjeu de la question est de savoir si lorsque les autorités de l’hôpital brûleront tous les objets du malade est-ce que l’action est directement imputable au malade ou non? On s’explique; la Guémara dans Chabat 120 apprend de notre Paracha que c’est précisément lorsque l’homme fait l’action d’effacer le Nom d’Hachem qu’il y a AVERA. Mais si l’action est INDIRECTE alors la faute n’a pas la même gravité. En langage Talmudique cela s’appelle GRAMA/action indirecte. Le sujet est complexe, mais un des Rabanims rapporte comme preuve l’exemple d’Elicha Baal Kanfaïm (dans Chabat 130). C’est un Tsadiq qui décide malgré l’interdiction formelle des romains de mettre ses Téphilines. Or il sait pertinemment que si les autorités l’attrapaient, ils détruiraient les précieux Phylactères! Et la suite est connue, c’est que lorsque la police romaine l’attrapa, ses Téphilines se transformèrent en… ailes d’oiseaux!! Au-delà du miracle, on voit qu’Elicha a mis les phylactères au risque de se les voir confisqués et détruits. Donc on pourrait apprendre d’ici que l’action des romains (la destruction des tephilines) n’est pas imputable à Elicha.
D’autres preuves sont rapportées ici et là, mais finalement le Dovev Mécharim conclura qu’il est préférable que notre malade ne porte pas les Phylactères tout le temps de son hospitalisation pour ne pas en venir à une désacralisation du Nom Divin qui y est contenu.
Rav David Gold 00 972.390.943.12
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