21 décembre 2024

Parachat Tétsavé: Il faut étudier la torah régulièrement et effectuer son travail temporairement

«Une huile pure d’olives concassées pour illuminer» (27-20).

Nous apprenons dans Kohelet raba 7-18: un homme étudie sans cesse, respecte et observe, mais n’a pas soutenu la torah, il entre dans la catégorie suivante: “Maudit soit celui qui ne respectera pas les commandements de cette torah afin de les accomplir” (Devarim 27-26).

D. m’a accordé le mérite de créer sept kollels d’avrekhim excellents et de travailler durement pour récolter de l’argent afin de les entretenir. Je donne l’opportunité à de nombreux Juifs de participer au soutien financier de la torah. Mais ce n’est pas une tâche facile du tout ! Il y a encore des Juifs qui ne comprennent pas pourquoi de jeunes avrekhim, en bonne santé, pères de familles nombreuses, peinent dans l’étude de la torah mais pas dans une profession.

Je me suis rendu chez un Juif riche qui m’expliqua: “Vous comprenez, j’accomplis l’injonction du verset suivant: Tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, et tu le mangeras dans la tristesse toute ta vie”, et grâce à D., je ne manque de rien et je ne manquerai jamais de rien. Mais expliquez-moi pourquoi je devrais donner mon argent que j’ai si durement gagné à un avrekh qui n’a pas peiné pour travailler. Si vous réussissez à me convaincre, je vous accorderez un don généreux !”

Pas de problème, c’est pour cela que je suis venu. Je lui ai répondu: “Je vais vous relatez une histoire”.

Selon mon expérience, une bonne histoire dissout tous les blocages et fait tomber les murailles.

La ville fut envahi de faux billets. La police s’y mêla, recruta des enquêteurs et dévoila que l’origine du méfait provenait de la cave d’une maison située dans une certaine rue. Les policiers prirent d’assaut la maison, et découvrirent dans la cave l’imprimante et le moule pour imprimer les faux billets, le papier et les copies imprimées. Ils arrêtèrent le propriétaire, un pauvre enseignant, qui était en furie: il voulait gagner un peu d’argent et avait loué sa cave mais il ne savait pas quelle activité s’y déroulait, il n’avait pas participé à la fabrication des faux-billets ! Bien sûr, personne ne l’a cru: “Il y a une présomption que ce que l’homme possède est à lui”. Ils déposèrent plainte contre lui en l’accusant de faux-monnayage, contrefaçon et atteinte grave à l’économie du pays. L’accusateur demanda  de lui octroyer la peine de mort.

La défense fit monter l’accusé à la tribune des témoins et l’interrogea: “Quelle est votre profession ?”

“L’enseignement”, répondit l’accusé.

“Expliquez au tribunal la signification de votre travail”.

“Je rassemble environs sept ou huit élèves. Je leur enseigne depuis huit heures du matin jusqu’à huit heures du soir, excepté deux heures d’interruption dans l’après-midi.

“Dix heures par jour”, précisa la défense. “Combien gagnez-vous ?”

“Combien d’argent peut-on demander à des parents d’élève pauvres, qui ont des familles nombreuses ? Je reçois la moitié d’un dinar par semaine”…

“Et vous arrivez à vivre ainsi ?”, demanda étonné l’avocat de la défense. “C’est un maigre salaire qui ne permet pas de manger à sa faim”.

“Est-ce avec cela que je peux vivre ? Mais ils ne payent pas tous. Nombreux sont ceux qui accumulent des dettes”…

“Le travail est-il difficile ?”, s’enquit la défense.

“Je le souhaite à tous mes ennemis ! Avez-vous une idée de la difficulté de faire asseoir huit enfants pendant dix heures par jour, tous les jours ?! En essayant de leur inculquer la sagesse de la torah ? Les pères de famille contrôlent leurs connaissances et expriment leur critique. Si je ne comble pas leurs attentes, j’aurais mauvaise réputation et je n’aurais plus d’élèves pour la période suivante”…

L’avocat de la défense s’adressa ensuite aux juges: “Si cette entreprise de faux-monnayage lui appartenait, et s’il imprimait des billets de manière illimitée, est-ce qu’il peinerait et perdrait son temps à enseigner pour un si maigre salaire ?”

L’enseignant fut acquitté…

C’est une histoire vraie ! Qu’en pensez-vous ?!

“Intéressant !”, exprima-t-il.

Je continuai: “Si vous aviez une machine de ce genre dans la cave de votre maison, sans entraver à la loi, évidemment. Et si vous découvriez dans votre cave une mine de diamants, est-ce que vous travailleriez comme enseignant ?”

“Bien sûr que non”, répliqua-t-il. “Pourquoi, à cause du maigre salaire ?”

Il ria: “A cause du fait que je n’aurais pas de temps libre ! Je ne m’arrêterais en effet pas d’exploiter la mine de diamants !”

“C’est vrai ! Maintenant, comprenez que vous êtes comme l’enseignant, occupé toute la journée à gagner quelques sous. Tandis qu’eux, ceux qui peinent dans l’étude de la torah, exploitent la mine de diamants ! Ils ne peinent pas pour eux-mêmes seulement, mais pour tout le peuple juif ! S’il n’y avait pas la torah, les cieux et la terre ne pourraient pas exister, comme il est dit (Yirméyah 33-25): Si mon alliance n’existe pas le jour et la nuit, je ne pourrais pas fixer les lois du ciel et de la terre (Nédarim 32A).

De plus, il est dit clairement (Michlé 8-11): “La sagesse est plus précieuse que les perles, tous les biens réunis ne la valent point”; ce sont les pierres précieuses et les perles (Yérouchalmi péa 1-1). Et vous demandez pourquoi ils ne sortent pas de la cave, pourquoi ils ne s’arrêtent pas d’exploiter la mine de diamants pour être des enseignants ? Mais je viens justement vous proposez un partenariat dans la mine de diamants !”

Il finit par être d’accord et accorda un généreux don.

Mais c’est plus que cela, car chaque Juif possède sa mine de diamants dans sa cave, et c’est dommage qu’il ne l’exploite pas.

S’il a besoin de travailler en tant “qu’enseignant”, il fera attention que sa torah soit son occupation principale et sa profession soi temporaire, mais il continuera à exploiter sa mine d’argent autant que possible !

Le Ktav Sofer ztsl écrit que son père le “‘Hatam Soferztsl trouva cet enseignement au début de la paracha: “Et tu ordonneras aux enfants d’Israël de t’apporter de l’huile d’olive pure concassée pour l’éclairage afin d’allumer le ner tamid (la flamme éternelle), et Rachi commente: c’est de l’huile pour l’      allumage et non pour les sacrifices. Car la guemara (Baba batra 25B) dit que celui qui veut acquérir la sagesse se tournera vers le sud (pendant la prière), car le candélabre se trouve au sud; celui qui veut s’enrichir se tournera vers le nord, car la table se trouve au nord.

Le candélabre et les bougies sont le symbole de la torah, la table est le symbole du pain, et les sacrifices sont le symbole de la richesse et des ressources financières. C’est ce à quoi la torah fait allusion: “huile d’olives concassées”, il peinera et se fatiguera pour “l’allumage”, la lumière de la torah, il fera de son étude son activité principale. Mais il ne peinera pas pour les “sacrifices”, sa profession sera temporaire.

(Véhigadeta)