15 novembre 2024

POURQUOI TREMPONS-NOUS LE PAIN DANS LE SEL ?

Le verset dit : « Et toute offrande de ton oblation, tu la saleras et tu n’oublieras pas le sel de l’alliance de ton D.ieu sur ton oblation ; sur chacune de tes offrandes, tu offriras du sel. » (Vayikra 2, 13)

Sur ce verset, Rachi commente qu’une alliance a été conclue avec le sel lors des six jours de la Création du monde : Hachem a promis aux eaux d’en bas qu’elles seront présentes sur le Mizbéa’h/autel sous forme de sel et de Nissou’h Hamaïm/libation d’eau lors de la fête de Soukot.

En effet, comme l’explique le Yalkout Yts’hak, le second jour de la Création, lorsque Hakadoch Baroukh Hou sépara les eaux inférieures des eaux supérieures, les eaux inférieures se lamentèrent : « Malheur à nous qui n’avons pas mérité de résider dans les sphères supérieures, à proximité du Créateur ! »

Ces eaux attristées essayèrent tout de même de s’élever pour essayer de résider près de Hakadoch Baroukh Hou, mais Il les contraignit à rester en bas, sur terre.

Pour les récompenser d’avoir obéi et ainsi élevé l’honneur du Créateur, Hachem promit aux eaux inférieures qu’elles seraient répandues sur le Mizbéa’h au travers du Nissou’h Hamaïm et qu’elles participeraient à chaque Korbane par l’intermédiaire du sel. Le Yalkout Yts’hak ajoute que l’ange de la mer se plaignit auprès du Tout-Puissant en soulignant la répartition inégale des eaux. Il présenta l’argument suivant : le monde se divise en trois parties, un tiers habité, un tiers de mer et un tiers de désert. La Torah sera donnée dans le désert et le Beth Hamikdach sera édifié sur une terre habitée.

Qu’en est-il du tiers marin, qui n’a rien reçu ?

Hakadoch Baroukh Hou promit alors à l’ange de la mer que les Bneï Israël ajouteraient du sel de mer sur chacun de leurs Korbanot. Le Rama (Or Ha’haïm 167, 5) explique que c’est une Mitsva d’apporter du sel à table, car la table est comparée au Mizbéa’h, et la nourriture, au Korbane. C’est pourquoi, après avoir récité la brakha sur le pain, nous le trempons dans le sel avant de le consommer, de la même façon que les Korbanot étaient salés.

Mais que signifie ce geste ?

Tout d’abord, nous pouvons remarquer que les lettres des mots pain en hébreu  ’’לחם’’ et sel ‘’מלח’’sont les mêmes. Ces deux aliments ont un caractère très particulier. Le pain a la particularité qu’on ne s’en lasse jamais. Il accompagne tous nos repas matin, midi et soir et cela ne nous dérange pas, au contraire. Il prend une place importante sur nos tables. Ensuite, le sel a cette particularité d’une part de conserver les aliments et de l’autre de ne jamais se gâter.

Pourquoi trempons-nous trois fois le pain dans le sel ? Ces trois gestes correspondent à trois fois la valeur numérique du nom d’Hachem , ’‘י∙ה∙ו∙ה‘‘qui est égale à celle du mot ’’לחם’’.

Nous montrons ainsi que notre amour pour Hachem est semblable au pain et au sel. Au pain, car il nous accompagne toujours sans que jamais nous ne nous en lassions et aussi au sel, car cet amour ne se gâte jamais.