Question: Est-il permis de prier la ‘Amida face à un rideau sur lequel se trouvent des dessins?
Réponse: Notre maitre le RAMBAM écrit dans une Responsa (édition Friedman chap.20):
« Il n’est pas juste de prier face à des vêtements sur lesquels se trouvent des dessins même si ces dessins ne sont pas en relief. Nous avons personnellement l’usage de fermer les yeux lorsqu’il nous arrive de prier face à un mur ou un vêtement décoré d’un dessin. »
Nous pouvons constater à travers les propos du RAMBAM qu’il n’est pas juste de prier face à un vêtement ou rideau sur lesquels se trouvent des dessins. Cette interdiction a pour raison essentielle le fait que ces dessins peuvent perturber la concentration de celui qui prie.
Cette Halacha est tranchée par le TOUR et par MARAN dans le Choulh’an Arouh’ (chap.90 parag.23). C’est ainsi que tranche également le Gaon Rabbénou Yossef H‘AÏM dans le livre Ben Ich H’aïm (Paracha de Itro).
Mais dans le livre Or Létsion tome 2 (page 64), on rapporte au nom du Gaon Rabbi Ben Tsion ABBA CHAOUL z.ts.l qu’il faut faire une différence sur ce point, car s’il s’agit de dessins qui se trouvent sur un vêtement que l’on n’a pas l’habitude de voir pendant la prière – par exemple si l’on se trouve dans un endroit où un vêtement décoré d’un dessin, est suspendu – dans ce cas, il faut effectivement s’abstenir de prier face à un tel vêtement. Mais face à un rideau que l’on a l’habitude de voir face à soi lors de la prière, il n’y a pas à craindre réellement à une perturbation quelconque de la concentration. Et il est donc permis de prier face à un tel rideau.
Cependant, notre le Rav Ovadia YOSSEF z.ts.l, dans son livre Chou’t Yabi’a Omer tome 9 (chap.236), réfute l’opinion du Or Létsion sur ce point, car il est plus vraisemblable qu’un rideau perturbe la concentration dans tous les cas, sans faire de distinction entre un rideau et un vêtement qui se trouve par hasard face à une personne qui prie, puisque les décisionnaires n’ont pas fait eux même cette nuance.
Hormis tout cela, il est expliqué dans le Zohar Ha-Kadoch, ainsi que dans les enseignements des Kabbalistes (dans le Séfer Ha-H’aredim de notre maître Rabbi El’azar AZKARI), que celui qui ne veille pas à fermer ses yeux lors de la ‘Amida, cette personne fait preuve de manque de respect envers la Chéh’ina (présence Divine) qui se trouve face à celui qui prie.
Voici donc les propos exacts du Zohar et des Kabbalistes sur ce point:
Celui qui ouvre les yeux lors de la prière avance sur lui même la venue du Malah’ Ha-Mavète (l’ange de la mort), et ainsi lorsque son âme quittera ce monde, il ne méritera pas de contempler la brillance de la Chéh’ina (la présence Divine). Sur un tel individu, nos maîtres enseignent:
« Ceux qui m’honorent, je les honore, et ceux qui m’humilient subiront la honte. » Fin de citation.
Explication: Ceux qui m’honorent – ceux qui font honneur à la Chéh’ina,
Je les honore – Hachem lui fera l’honneur – lorsqu’il quittera ce monde – de lui donner la possibilité de contempler la Chéh’ina, puisqu’il est dit : « Aucun être vivant ne me verra et vivra ». Ce qui veut dire que vivant, nous ne pouvons pas contempler la Chéh’ina, mais on peut la contempler lors du décès.
« Ceux qui m’humilient ». Cela correspond à celui qui fait honte à la Chéh’ina au moment de la prière, laissant ses yeux vagabonder et voir ce qui se trouve devant lui. « Subiront la honte ». Cette personne sera elle aussi humiliée lors de son décès.
Il est donc évident qu’il n’y a absolument pas matière à autoriser une telle chose.
Chacun se doit de veiller particulièrement à fermer les yeux lors de la prière, même si l’on se trouve dans un lieu où il n’y pas la moindre chose qui perturbe la concentration, ou alors, mettre les yeux dans le Siddour, car cela est comparable à fermer les yeux.
En conclusion: Lors de la ‘Amida, il faut veiller à fermer les yeux ou bien à regarder le Siddour, et l’on ne doit pas regarder devant soi, ni dans toutes les directions.
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