L’histoire remonte à près de 60 années à l’époque des débuts difficiles de l’État juif. Ce que l’on connaît peu, c’est la relation entre la population juive religieuse et le gouvernement.
Comme vous le savez, il existait depuis le départ de l’Etat d’Israël beaucoup de points d’achoppements entre la minorité religieuse et l’Etat laïc. Comme par exemple le respect du Chabbath ou encore le droit de la famille. Un des points fondamentaux c’est le service militaire obligatoire. Jusqu’à nos jours, la société israélienne ne comprend pas l’importance de l’étude de la Tora. Et c’est bien dommage, car vous le savez, c’est à l’étude incessante d’une partie du Clall Israel que nous devons la pérennité et la sécurité du peuple et du pays face aux ennemis. Il serait bien de transmettre ce B. A. Ba du judaïsme à M. Bennet et à tous ses ministres. C’est un axiome fort simple à comprendre pour ceux qui ont la foi, mais chez une partie du public éloigné de la tradition, cela reste obscur.
À l’époque de notre histoire en 1950, il existait un autre point d’achoppement très important : la présence des femmes au sein de Tsahal.
Le Premier ministre de l’époque David Ben Gourion voulait faire enrôler toutes les jeunes filles juives sous les drapeaux, et pour les plus religieuses, il était question d’un service civil. À l’époque la minorité religieuse était dirigée par le ‘Hazon Ich (nom attribué au rav Avraham Yechaïhou Karelits, connu sous le nom de ses écrits « Hazon Ich ») zatsal de Bené Brak.
Et son jugement était qu’en AUCUNE façon les filles ne devaient se rendre à l’armée même pour faire un service civil. Sa raison était qu’une jeune fille ne devait pas être sous tutelle masculine autre que son père ou son mari. Il a même énoncé clairement qu’il était préférable de se faire TUER plutôt que d’entrer à l’armée. La situation était tendue, c’est alors que le Premier ministre est allé personnellement à Bené Brak rencontrer le rav. Avant de commencer la discussion, le rav enleva ses lunettes pour ne pas scruter le visage de son interlocuteur, et expliqua le point de vue de la Tora quant à la marche à suivre au pays de Tsion à partir du Talmud Baba Batra. En effet il est marqué un Din/loi intéressant. « Si se rencontrent sur un cours d’eau étroit deux bateaux, l’un chargé de plein de marchandises et l’autre vide, alors le bateau « léger » devra laisser passer le navire le plus lourd en premier. «
De là, le ‘Hazon Ich explique à son interlocuteur, qu’en Erets la primauté doit être accordée au monde de la Tora. C’est que notre navire est plein des 5 livres de la Tora, du Talmud de Babylone et de Jérusalem remontant à 2000 années, de tous les écrits des Richonim il y a 1000 années, du Choul’han Aroukh, du Tour à l’époque médiévale et de tous les livres plus récents : le Gaon de Vilna (environ 2 siècles), le rabbi Akiva Eiger etc., etc.
Par contre votre barque, celle des sionistes est pratiquement vide : à part quelques poètes et écrivains de la dernière génération et c’est tout !
La suite de la rencontre, c’est que le Premier ministre revint à Jérusalem et finalement donna la possibilité à toutes les filles religieuses du pays d’être exemptées du service civil.
Cependant l’histoire de la rencontre ne s’arrête pas là, car Ben Gourion resta TRÈS impressionné de sa visite auprès du rav de Bené Brak.
A un tel point, qu’il fit part de ses sentiments à son proche collaborateur, le ministre de l’intérieur. La suite est que ce ministre a rapporté à sa femme que le premier ministre est resté sans voix devant la personnalité du ‘Hazon Ich. L’épouse du ministre était une femme qui semble-t-il respectait au moins la coutume d’allumer tous les vendredis soir les bougies. Et jusqu’à présent elle avait l’habitude de faire une prière à Hachem que son fils devienne comme… comme David Ben Gourion.
Cependant, lorsqu’elle a compris que même le Premier ministre de l’État s’inclinait devant la grandeur du ‘Hazon Ich, alors elle commença à prier pour que son petit Yankele devienne comme le… ‘Hazon Ich !
Pas mal comme changement ! En tout cas sa prière portera ses fruits, car de sa fille est né un très bon garçon, son petit-fils de Jérusalem qui a fait une grande téchouva et qui développera énormément les cours de Tora dans la capitale éternelle de l’État d’Israël…
Il a permis à beaucoup de ses frères de se rapprocher de la vraie lumière qu’est la Tora ! C’est beau de voir que la prière opère des prodiges même deux générations plus tard.
Chabbath Chalom et à la semaine prochaine, si D’ le veut
Rav David Gold
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