Le Choul’hane Arou’h (simane 493;2) écrit que nous avons coutume de ne pas nous couper les cheveux et de ne pas se raser la barbe pendant la Séfirat Haômère jusqu’à Lag Baômère le 33ème jour. On attendra le 34ème jour du Ômère pour se couper les cheveux. Cet usage est en signe de deuil pour les 24000 élèves de Rabbi Akiva.
En effet voici plus de 1900 ans, pendant la période du Ômère, une terrible épidémie frappa les élèves de Rabbi Akiva. 24000 élèves sont morts de Askara/diphtérie, l’une des morts les plus douloureuses parmi toutes celles dont parle la Guémara (Berakhot 8a). C’est une des maladies les plus terribles. Rachi explique que la gorge du malade se resserre et qu’il s’étouffe lentement jusqu’à en mourir. Selon certains avis, les élèves furent punis parce qu’ils ne se respectaient pas suffisamment. D’autres pensent que c’est parce qu’ils ne voulaient pas s’enseigner la Torah l’un à l’autre, ce qui constitue une faute grave. Si un juif a des connaissances en Torah, il doit les transmettre aux autres. Il est interdit d’étudier uniquement pour soi-même, pour sa culture personnelle !
Cette épidémie a pris fin le 33ème jour du Ômère. Pour s’en rappeler, nous avons l’usage d’adopter plusieurs coutumes de deuil pendant cette période. Nous ne célébrons pas de mariages, nous n’écoutons pas de musique et nous ne nous coupons pas les cheveux ni se rasons notre barbe. (Mais il faut savoir que le compte du Ômère se poursuit après cette période. Parfois, certains se trompent entre les coutumes du Ômère et le compte, et cessent de compter après le 33ème jour du Ômère.) Les femmes et les enfants ne sont pas concernés par cette coutume.
Cependant, il est dit dans le séfer «Chaar Hakavanot » que le Ari Zal ne se coupait pas les cheveux jusqu’à la veille de Chavouot. Le Rachach recommande de faire très attention à l’avis du Ari Zal.
Le séfer « ‘Hemdat Yamim » explique d’une tout autre manière le fait de ne pas se raser pendant la période de la Séfirat Haômère. Ce n’est pas à cause du deuil que l’on porte pour les 24000 élèves de Rabbi Akiva mais pour nous sanctifier d’une « sainteté supérieure ». Pendant cette période, dit-il, chaque juif a la chance de s’élever et d’atteindre deux niveaux, celui de kadoch/saint, et celui de tahor/pur.
« Pur » grâce à la Séfirat Haômère qui, comme cela a été expliqué auparavant, sont des jours de purification.
« Kadoch » en se laissant pousser les cheveux, car il ressemble au Nazir, comme il est dit : « קָדֹשׁ יִֽהְיֶה גַּדֵּל פֶּרַע שְׂעַר רֹאשֽׁוֹ/il sera saint, il laissera pousser la chevelure de sa tête » (Bamidbar 6;5).
Les cheveux, disent les sages, sont une marque d’orgueil et de ce fait, une véritable source d’oubli d’Hakadoch Baroukh Hou. En laissant pousser désordonnée sa chevelure, l’homme se détache de ce qui peut mener à l’orgueil et renonce a priori au plaisir de s’embellir, dans l’unique intention de se préserver de la faute et de s’attacher à Hachem. En se séparant de ce qui véhicule la faute, on s’élève et on se sanctifie.
C’est ainsi que le « ‘Hemdat Yamim » conseille à quiconque désire se sanctifier de se laisser pousser les cheveux durant ces 49 jours. Puis la veille de Chavouot, il les coupera et se trempera au Mikvé en préparation à la fête de Chavouot, comme le fait une femme pour se purifier avant de s’unir à son époux.
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