Cette semaine on aura droit à une histoire véridique extraordinaire. Elle est rapportée dans le livre ‘ Baréhi Nafchi’ du Rav Zilberstein Chlita. Elle commence quelque part au-dessus de l’Atlantique entre l’Amérique et Israël. Il s’agit d’un Talmid Haham de la communauté américaine qui revenait d’un séjour en Israël. Notre homme prenait son repas en même temps que son voisin de siège. Cependant ce dernier, un homme assez âgé, prenait un sandwich qui n’était pas du tout Cacher. Notre érudit jeta un coup d’œil sur l’identité de son voisin, il s’agissait d’un certain Monsieur Weinstein. Il ne faisait pas de doute qu’il faisait partie de la communauté. L’érudit lui demanda avec beaucoup de tact, pourquoi ne prenait-il pas un repas Cacher alors que cette ligne aérienne propose des repas en adéquation avec la loi de Moché Rabénou. L’ancien eut alors une réaction épidermique : “en aucune façon je ne mangerais Cacher !”. Puis l’homme continua :’C’était mon fils, mon unique… Ils l’ont pris…” et il éclatera en sanglots… L’homme religieux se sentait très gêné et ne dira plus un mot. Quelques instants après, Mr Weinstein lui dit : “durant la guerre, j’ai perdu toute ma famille dans les camps. Je n’avais plus personne à part mon plus jeune fils, Kétériel, que je gardais de toutes mes forces. Une fois il y a eu une sélection dans la cour du camp. Il y avait des nazis de tous les côtés qui nous gardaient et opéraient un genre de sélection parmi les détenus pour en pendre. On était dans la plus grande des peurs. Tout le temps de ce rassemblement j’avais la main de mon fils dans la mienne, je sentais son sang circuler dans mes veines… Puis à un moment, ces maudits allemands m’ont arrachés mon Kétériel… Peu de temps après, un ami m’a dit qu’il avait été assassiné un peu plus loin… La nouvelle m’avait abattu et depuis j’ai complétement abandonné toute pratique religieuse”. Toutes ces paroles de Mr Weinstein étaient mêlées de sanglots. Tandis que le Talmid Haham assis tout prêt de lui n’ouvrit plus la bouche tout le reste du trajet jusqu’à l’arrivée à destination de la ville de Houston. Fin du premier épisode.
Quatre années plus tard, notre érudit américain passa les fêtes de fin d’année en Terre Sainte avec sa famille. C’est dans la ville Sainte de Jérusalem qu’ils avaient choisi de passer le jour de Yom Kippour. A un moment, dans la matinée, notre homme sortit de la synagogue pour se rendre brièvement à sa maison. Lors du trajet, il vit au loin la silhouette d’un homme assis sur un banc en train de fumer en ce jour de Kippour ! C’était étonnant car la grande majorité de la population juive fait attention de ne pas profaner ce jour Saint. Il s’approcha de l’individu, sa silhouette ne lui était pas inconnue. Et effectivement, il se rendit compte que c’était le Mr Weinstein de Houston… Il se dit à lui-même, que s’il le rencontrait une deuxième fois, ce n’était pas pour rien… Certainement que du Ciel on voulait qu’il fasse quelque chose pour renforcer cet homme éprouvé. Il s’approcha donc de notre homme avec un grand sourire. De suite, Mr Weinstein le reconnut. La première des paroles du Talmid Haham sera :”Tu sais, aujourd’hui c’est le jour Saint de Kippour… C’est peut-être le moment de faire quelque chose pour l’âme de ton fils. Viens avec moi à la synagogue, dans peu de temps on fait la prière du Yzkor (prière pour l’élévation des âmes des disparus). Qu’en dis-tu ? ” Monsieur Weinstein répondit par l’affirmative, et c’est avec beaucoup d’émotion qu’il ira pour la première fois depuis bien longtemps en direction d’une synagogue. Arrivé dans une des synagogues du quartier de Mea Chéarim, les deux s’installèrent sur des chaises jusqu’au moment du “Yzkor”. Les deux hommes se dirigèrent alors vers le Hazan (le ministre officiant). L’homme se tenait près de la Bima (la table haute sur laquelle on lit le Sepher Thora). Monsieur Weinstein s’approcha alors de lui pour dire le nom de son fils et faire une Tsédaqua en son souvenir. Il épèlera le nom de son fils :” Kétariel Ménahem Ben (fils de) Yéhesquiel Sarga…”. A ce moment s’est déroulée une chose compétemment hallucinante. Le Hazan commença à blêmir puis ses yeux sortirent de ses orbites… Et il cria :”Papa…Papa… en version originale : Taté, Taté…” Puis s’évanoui… On lui aspergea de l’eau fraiche sur le visage et reprit ses esprits mais continuait à dire c’est mon père ! Le Hazan de cette synagogue de Méa Chéarim était bien Kéteriel, fils chéri du vieil homme ! En fait, il n’avait pas été tué par les nazis c’était une mauvaise information et avait survécu aux camps après la guerre. Puis sans aucune nouvelle de son père il fut rapatrié en Israël et continua son cheminement dans la communauté orthodoxe de la veille ville. Reb Kéteriel avait fondé une grande famille dans la pratique de la Thora et des Mitsvots (tandis que son père était à Houston sans que personne ne sache que le second était bien vivant…). La fin de cette histoire extraordinaire sera que Monsieur Weinstein s’installera auprès de son fils et de ses petits enfants (et arrière-petits-enfants) et se rapprochera de la Thora… Il finira son passage sur terre de la même manière qu’il l’avait commencé en Pologne, dans la crainte du Ciel et des Mitsvots…µ
Rav David Gold
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