A l’approche de chaque fête, nous avons un devoir de la préparer. Qu’est-ce que cela signifie ?
Quelle que soit cette fête, nous devons nous y intéresser et étudier ses lois, son déroulement, les mitsvot qui s’y rapportent, ses minhaguim (coutumes)… afin d’être capables, au moment venu, de faire ce que l’on attend de nous. La préparation de Pessa’h est, pour la plupart d’entre nous, très claire : il faut tout nettoyer, tout frotter, faire disparaître les plus minuscules miettes, faire les courses, cuisiner… On se focalise donc sur l’aspect extérieur mais n’oublions pas l’essentiel !
L’essentiel de Pessa’h, son point culminant, ce qui l’illumine et lui confère toute sa signification, c’est le récit de la Hagada le soir du Sédère. Nous devons réaliser la grandeur de cette soirée, car si nous en venions à l’oublier, tous les efforts fournis à frotter et à cuisiner n’auront fait qu’embellir notre maison et régaler notre corps mais en aucun cas ils n’auront fait briller notre Néchama.
Il n’y a pas de soirée équivalente dans tout le calendrier juif. Pourtant, nous avons l’habitude de faire des veillées, qui elles, durent toute la nuit, le dernier soir de Soukot et celui de Chavouot, durant lesquels nous étudions la Torah, chantons des Tehilim, effectuons des Tikounim… Et cette nuit fondamentale durant laquelle nous recevons la Torah. Pourtant ces veillées, tout en étant de première importance, ne sont en réalité que des minhaguim. En effet, malgré leur valeur inestimable, il n’y a aucune halakha transgressée par quiconque si l’on a été dans l’impossibilité de pouvoir se joindre à ces veillées.
Par contre, le soir de Pessa’h, nous avons un devoir dé Oraïta, c’est-à-dire que c’est une halakha ordonnée par la Torah, de raconter la sortie d’Égypte jusqu’à ce que l’on s’endorme. Évidemment, connaissant maintenant la sainteté de cette soirée et la belle occasion qui nous est offerte d’être un « oved Hachem », un serviteur de D., nous devons prendre nos dispositions afin de pouvoir jouir au mieux de l’accomplissement de cette mitsva.
Se reposer dans la journée, pour pouvoir être en forme le soir et raconter comme il se doit la sortie d’Égypte, est aussi important, voire plus, que tous les préparatifs d’ordre ménager et culinaire.
A Soukot, chaque soir, pendant les 7 jours que dure la fête, nous avons la chance de recevoir les oushpizine : Avraham, Its’hak, Yaakov, Yossef, Moché, Aharon, David dans la souka, qui chacun leur tour, nous accompagnent lors de nos repas et remplissent et illuminent notre souka de Kédoucha.
A Pessa’h, c’est la Chekhina elle-même qui se déplace et prend place parmi nous pendant cette soirée, nous sommes en Yi’houd total, en tête à tête intime, avec Hachem. Hakadoch Baroukh Hou Se délecte alors en écoutant Ses enfants raconter la sortie d’Égypte. Il en prend un plaisir incommensurable.
Au moment où toutes les familles juives se réunissent autour de la table, avec un sentiment de « ça y est, on y est! », car après tant d’efforts de préparation, tant d’attente : la maison est reluisante, les enfants se sont entraînés à chanter, tous ont des ‘hidouchim, nouveaux commentaires, préparés pour agrémenter cette soirée, on est en pleine forme, les habits sont neufs, la table est magnifique, …
Hachem, Lui, rassemble toute Sa cour pour dire : «Écoutez Mes enfants se délecter à raconter comment Je les ai délivrés. » A partir de là, lorsque l’on sait que malgré notre petitesse, nous pouvons tant donner à Hachem, Lui, Le Créateur du monde, Maître de toutes les bontés envers nous, nous ne pouvons que mettre à profit et honorer autant que faire se peut cette occasion privilégiée. Le Zohar nous enseigne: « Quiconque se réjouit en racontant la sortie d’Égypte se délectera avec la Chekhina. »
En présence du Tout Puissant, nous devons avoir un comportement adéquat, nous sommes des princes, les fils du Roi, nous devons en être dignes. Le Chlah Hakadoch dit que chacun doit s’efforcer de ne pas parler de choses profanes pendant cette soirée-là. Le « Beth Aharon » nous rapporte que le comportement que nous adopterons durant cette soirée, influencera notre comportement durant toute l’année. C’est en partie pour tout ce que nous venons d’énoncer, que cette soirée est différente des autres…
À suivre…
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