« J’aime mieux te la donner que de la donner à un autre époux : demeure avec moi. » ( 29, 19)
Comment comprendre cette phrase, prononcée par Lavan à Yaakov ? Généralement, un impie refuse de donner la main de sa fille à un homme fidèle à la Torah et aux mitsvot. Pourquoi donc Lavan préféra-t-il que sa fille épouse Yaakov plutôt qu’Essav ?
Le Maharam Chik zatsal nous éclaircit sur les motivations secrètes de Lavan : si sa fille, qui était Tsadékèt, se mariait avec un mécréant, elle parviendrait sans doute à le rendre Tsadik ; il était donc préférable qu’elle se marie avec un homme déjà Tsadik. Ainsi, ce mariage ne risquait pas d’augmenter le nombre de Tsadikim dans le monde.
« Il [Yaakov] eut un songe que voici : une échelle
était dressée surla terre,son sommet atteignit le ciel et des messagers divins montaient et descendaient le long de cette échelle » (28,12)
Le Ahavat Chalom Rabbi Ménahem Mendel de Kossov commente : Nous sommes tous engagés dans une lutte permanente contre le yétser ara, notre inclinaison au mal. Parfois, le yétser ara utilise l’humilité comme instrument pour nous détourner de D., essayant de nous persuader qu’à cause de notre nature physique grossière, nous sommes incapables d’atteindre la sainteté. Alors, nous pouvons signaler fièrement au yétser ara que nous possédons une âme qui est une étincelle Divine. Elle nous permet d’atteindre les plus hauts sommets de la sainteté. Mais de nouveau, le yétser ara nous gonfle parfois d’orgueil, nous faisant croire que nous sommes un saint parfait. Nous répondons alors en étant conscient de notre nature terrestre inférieure. C’est ce processus sans fin d’alternance entre orgueil et humilité qui est symbolisé par l’échelle. Lorsque le yétser ara nous dit que comme l’échelle (« dressée sur la terre ») : nous nous tenons sur le sol, nous lui répondons que: « son sommet atteignait le ciel ». Lorsque le yétser ara veut que nous croyions que nous avons atteint les cieux, alors nous controns en disant : « au contraire, comme l’échelle de Yaakov, je me tiens sur le sol !»
« Et Yaacov quitta Beer Sheva »
Pourquoi ne pas nous enseigner que le départ d’un tsaddik laisse une impression dans la ville, en disant « il quitta », à propos d’Avraham ?
Yaacov se trouvait chez ses parents, Yits’hak et Rivka. Lorsqu’il quitta Béer Chéva, ils ressentirent son absence et son départ laissa une impression. En revanche, Avraham se trouvait en compagnie d’idolâtres qui ne ressentirent absolument pas son absence. Son départ ne fit aucune impression sur eux… (‘Hatam Sofer)
« Et voici qu’une échelle est posée à terre et son sommet atteint le ciel. » (28.12)
Le mot soulam/échelle a la même valeur numérique que le mot mamone/argent. Cette similitude nous apprend que l’argent est quelque chose de très bas, de « posé à terre », et pour tant « son sommet atteint le ciel » : l’argent peut accomplir de grandes choses qui atteignent le Ciel, par exemple la charité et la bienfaisance. (Or Tsaddikim)
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